1. Le grand méchant loup


    Datte: 19/04/2021, Catégories: fh, frousses, rousseurs, revede, nonéro, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe

    Cela aurait pu être la plus belle journée de son existence, mais à cause de ce petit détail…
    
    Il faut dire, à sa décharge, qu’il commençait à aller au boulot « à reculons », si vous voyez ce que je veux dire. Non pas qu’il n’aimât pas son travail, mais, sans qu’il sache pourquoi, l’un de ses chefs était devenu, insidieusement, une espèce de tyran. Il ne savait pas vraiment comment la situation avait évolué ainsi. Mais voilà, celui qui l’avait accueilli si chaleureusement lors de son embauche avait changé.
    
    Ajoutez à cela que sa période de « rédemption » arrivait à son terme. C’est lui qui avait nommé ainsi les deux ans qu’il s’était imposé, comme une sorte de punition. Mais cela ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas les mettre à profit pour réfléchir. Cela avait commencé quand sa grand-mère était venue le trouver pour lui jeter au visage qu’il l’avait déçue. La personne qu’il chérissait le plus au monde, celle à qui il vouait une quasi-adoration, l’avait presque regardée comme on regarde un inconnu !…
    
    Elle lui avait expliqué, la voix au bord des larmes, qu’elle avait entendu, accidentellement, la conversation de deux jeunes filles. L’une des deux pleurait toutes les larmes de son corps, en expliquant à l’autre combien elle souffrait de ce que « Franck Machin » lui avait fait :
    
    — On a couché ensemble il y a trois semaines… et depuis, plus aucune nouvelle…
    
    Et sa déesse avait rajouté qu’elle ne savait pas ce qu’il y avait entre lui et cette jeune fille, mais ...
    ... qu’il avait, en quelque sorte, trahi cette demoiselle et elle-même par-dessus le marché ! Qu’il devait réparer le mal qu’il avait fait et regagner la confiance que sa grand-mère n’avait plus pour lui. Elle lui a aussi expliqué comment elle concevait l’attitude d’un « gentleman » envers les femmes. Qu’elle croyait qu’il était comme ça, avant d’apprendre, de façon brutale, que c’était tout le contraire.
    
    Il avait gardé le silence, en refoulant difficilement des larmes de dégoût de lui-même, tout le temps que Louise lui disait, avec ses yeux toute la peine qu’il lui avait faite. Il lui avait juré, en la prenant dans ses bras, car des larmes coulaient maintenant, qu’il réparerait ce qu’il avait fait ! Que jamais plus il ne se comporterait comme ça ! Il en avait fait le serment. Il avait imploré son pardon et lui avait demandé de lui accorder la chance de montrer qu’il changerait. Il a affirmé qu’il allait téléphoner à Alice, sur le champ ! Et c’est ce qu’il avait fait : devant sa grand-mère il a composé son numéro :
    
    — Alice, c’est moi, Franck…
    — …
    — Non… excuse-moi… Est-ce qu’on ne pourrait pas se voir ?…
    — …
    — Non, je ne veux pas te demander pardon au téléphone… Je t’en prie…
    — …
    — Tu es d’accord ?… Alors, au petit bar de la dernière fois…
    — …
    — D’accord, oui je crois que ce sera mieux, aussi… à tout à l’heure…
    
    Et il a raccroché. Louise ne pleurait plus, elle lui souriait même un peu.
    
    — Je dois aller au parc où on s’est rencontré… Je te jure que je ne la laisserai ...
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