Le Con, la Brune et l'Étudiant - Histoires de Sexe

Le Con, la Brune et l'Étudiant

... affichettes sur les kiosques. Mais je ne connaissais pas. Très instructif. Utile aussi. J’y repensais en me caressant avant de m’endormir. Là, j’y arrivais, facilement même, et depuis longtemps. C’était l’autre orgasme qui ne venait jamais, le grand, le vrai, celui qui part de l’intérieur et laisse une femme anéantie, Union le disait aussi.

Un soir, catastrophe. Le film ne leur a pas plu, ils rentrent tôt. Je lis Union assise sur leur lit quand j’entends la porte s’ouvrir. Je range en vitesse, me précipite vers eux. Ils vont dans leur chambre, mais ne s’aperçoivent de rien. Gilles me ramène, tout va bien. Feu rouge. Il s’arrête. Et là, honte de ma vie :

— Alors comme ça, tu lis Union quand on n’est pas là ?

Heureusement, il fait nuit. Je dois être rouge comme une pivoine, mais il ne peut pas le voir. Je regarde fixement devant moi, essaie de trouver une réponse intelligente, d’éclaircir ma voix pour paraître naturelle :

— Ça m’arrive. Par curiosité. Je ne connaissais pas.

Il rit :

— Maintenant, tu connais. Tu connais bien même. La pile était complètement en désordre…

Je suis coincée. Je ne trouve rien à répondre. Il me tarde qu’on arrive, mais Gilles roule lentement.

— C’est normal que ça t’intéresse. C’est même sain. Mais tu es quand même un peu jeune. Ça risque de te donner une image faussée de la sexualité. Chaque chose en son temps. Tu as un petit ami ? Vous faites l’amour ?
— Oui.
— C’est bien, c’est naturel. J’espère que tu prends la pilule ...

... ?
— Oui, depuis deux ans.

Je ne sais pas pourquoi j’ai précisé ce détail. Sans doute pour lui prouver que je ne suis pas une oie blanche, que moi aussi je sais des choses.

— Encore mieux. Ça évite les complications. Ça se passe bien avec lui, pour toi ?

Sa voix est douce, rassurante. C’est la première fois que je parle de sexualité avec un adulte. Il est amoureux de Sylvie, aucun risque. Et si je lui disais ce qui me ronge depuis deux ans ?

— Non, pas trop. Je ne sens pas grand-chose.
— Pas grand-chose, ou rien ?
— Rien, je crois que je suis frigide.
— Ne dis pas des mots comme ça. Tu n’en sais rien, et c’est très rare les femmes frigides. C’est ton premier petit ami ?
— Non, j’en ai eu d’autres. C’était pareil.
— Il faut souvent un peu de temps à une jeune fille pour que les choses se mettent en place. Quand tu te caresses, tu y arrives ?
— Oui.
— Alors tu n’es pas frigide. C’est juste une question de temps, d’un partenaire qui sera plus expérimenté que les autres, saura mieux s’y prendre. Ne t’inquiète pas, ça viendra tout seul. Enfin, pas complètement tout seul, il faudra quand même quelqu’un d’autre…

Je ris avec lui. On est arrivés. Il se gare le long du trottoir, mais pas devant le portail de mes parents, juste avant, et coupe le moteur.

— Mais ce n’est pas dans Union que tu trouveras la solution. Pas non plus en changeant tout le temps de petit ami. C’est important pour une fille de se sentir en confiance quand elle fait l’amour, il vient comme ça ...