1. Enquête et revirements


    Datte: 10/04/2021, Catégories: fagée, uniforme, bizarre, campagne, humilié(e), vengeance, nonéro, policier, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... lorsque Bardiau fit irruption dans la pièce :
    
    — Inspecteur, il y a là un monsieur Charpin qui souhaite vous parler. Puis-je le faire entrer ? Il dit qu’il vous connaît et que c’est important.
    
    Pauvert s’immobilisa, fronça les sourcils de contrariété mais acquiesça sans pour autant interrompre son examen. Le gendarme s’effaça pour laisser entrer le visiteur que la vision horrible du cadavre figea d’horreur. Il sortit son mouchoir pour couvrir son nez et, pris de nausées, s’empressa d’aller ouvrir le battant de la fenêtre qui donnait sur la cour :
    
    — Miladiou monsieur, que vous voilà en charmante compagnie ! Où êtes-vous allé pêcher cette puanteur ? Chez Lucifer lui-même ?
    — Presque, mon bon Alphonse, presque… Et à première vue il s’agirait de l’homme que nous cherchions : le comte Olivier Desgrange.
    — Le sorcier ?
    — Lui-même en chair et en os. Enfin, surtout en os au vu de ce qu’il en reste.
    
    Charpin ouvrit des yeux ronds comme des billes puis reconsidéra le cadavre avec plus d’attention et moins de dégoût. Sous le coup de l’émotion, il en laissa tomber son mouchoir.
    
    — C’est pas possible qu’il s’agisse de notre affreux !
    
    Marius Pauvert eut un sourire ironique, hocha la tête et fixant le cadavre répondit avec lenteur :
    
    — Contre toute logique, si… Les gendarmes ont trouvé ce cadavre dans la voiture du comte, avec les habits qu’il portait à Brioude, sa chevalière et même sa montre à gousset marquée à ses armoiries et son étui à cigarettes. Tout ce que ...
    ... j’avais déjà remarqué lorsque je l’avais vu et que j’ai failli l’appréhender.
    
    Le ton de l’inspecteur était si accablé que son agent observa en souriant :
    
    — Pour autant, vous ne semblez pas convaincu de son identité ?
    — Comment le pourrais-je ? C’est censé être un magicien habile, sournois, fin stratège, pas quelqu’un qui tombe aussi maladroitement dans un ravin et termine son existence criminelle brûlé vif dans sa voiture…
    — Faut pas oublier qu’il fuyait nos services qui étaient lancés à ses trousses !
    — Je n’oublie rien. Mais c’est un accident trop bête pour qu’il soit naturel.
    — Inspecteur, de nuit, sur une petite route de montagne et dans la précipitation où il était… voyons…
    — Je sais Alphonse, je sais. Sauf que toutes ces évidences ne m’expliquent pas la raison de deux traces de pneus différents sur la route au moment du drame.
    
    Ce rebondissement inédit cloua Charpin sur place. Il bredouilla :
    
    — Quuuuuuuuuuuuoi ? Quuuuuuue que voulez-vous dire ?
    
    Marius soupira, se racla la gorge avant d’avancer ses hypothèses :
    
    — Je suis monté sur les lieux de l’incendie-accident tout à l’heure avec le dénommé Bardiau, chef de l’escadron d’Ambert. J’ai fait le tour, comparé les distances, la fraîcheur des indices, des passages et j’ai pu remarquer, dans l’herbe qui borde le précipice, des traces étranges. Des pneumatiques de largeur différente, qui me laissent penser qu’au moment des faits, il y avait deux voitures. Donc deux conducteurs. L’un était forcément notre homme ...
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