1. Le jeu commence


    Datte: 09/04/2021, Catégories: fh, extracon, hotel, nopéné, Auteur: Irving, Source: Revebebe

    Nous nous sommes retrouvés par hasard un soir de juin. Je ne l’avais pas revue depuis 10 ans, mais elle fait partie de ces rares amis qu’on peut perdre de vue des années et reprendre la discussion de la veille. Sauf que non, elle a changé. Elle reste cette panthère élancée, sûre de son charme et toujours prête à soumettre le mâle dominant, mais elle a gagné en profondeur. Moins égocentrée, elle écoute et se surveille. Son ton est différent, plus posé, le débit plus lent, contrôlé. On sent le travail de fond qu’elle a effectué sur elle-même.
    
    Moi aussi j’ai changé. Je ne suis plus ce gamin impressionné par sa classe et bavant devant ses formes. Avouons-le, à cette époque je n’y croyais guère non plus. Trop belle pour moi. Alors, pour donner le change, je jouais la carte de la provocation. Je la draguais pour m’amuser, exagérant les postures afin de me permettre plus que je n’osais, gardant le refuge de l’humour pour justifier mes dérapages. J’ai été jusqu’à passer un repas à disputer ses faveurs avec une amie préférant outrancièrement les filles. Elle jubilait devant tant d’attention. Nous sommes tous trois rentrés ivres et bredouilles mais aujourd’hui encore je me demande qui, ce soir-là, a marqué le plus de points.
    
    Ce temps-là est révolu. Mes expériences, mes épreuves, ma carrière m’ont affirmé. Je ne me contente plus de marivauder, je peux lutter à armes égales : je sais que je peux plaire. Toujours loin d’être un tombeur, j’ai connu suffisamment de femmes pour un ...
    ... peu moins mal les comprendre.
    
    Ce premier soir, nous sommes restés sur un terrain strictement amical. Échanges de compliments sur nos parcours respectifs. Quelques allusions à nos joutes passées, mais cela reste anodin et le repas terminé nous rentrons dans nos hôtels respectifs. Le lendemain, un premier message :
    
    — Bien dormi ?
    — Oui, j’ai rêvé de toi.
    — J’espère bien !
    
    D’accord, on recommence.
    
    Fin d’une journée de réunions, je rentre me reposer. Sur mon lit trop vide je tergiverse entre plusieurs options pour la soirée, cherchant en vain des amis à rejoindre dans cette ville grise et faussement festive. Un nouveau message de sa part :
    
    — Tu fais quoi ce soir ?
    — Rien, je ne sais pas encore.
    — Je suis invitée à un cocktail organisé par un de mes clients, tu m’accompagnes ?
    
    Je finis par accepter, me promettant d’écourter si cela s’avère aussi pénible que je le crains.
    
    Un chauffeur nous entraîne aux portes d’un manoir à l’écart de la ville. Le chapiteau dans le jardin, le buffet garni, les serveurs en blanc… je ne connais personne et je n’aime pas ce genre d’ambiance. Néanmoins j’en profite pour pavaner, ma compagne à mon bras, devant l’assemblée majoritairement masculine.
    
    L’heure tourne et je me demande toujours ce que nous faisons là. Nous profitons du buffet mais elle n’a pas l’air d’avoir plus envie que moi de se mêler aux convives. Sa conversation agréable ne parvient pas à dissiper mon malaise grandissant. Notre hôte nous rejoint, une espèce de ...
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