Entre peur et désir
Datte: 04/04/2021,
Catégories:
fh,
hplusag,
couple,
forêt,
campagne,
amour,
hdomine,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Masturbation
nopéné,
jeu,
init,
prememois,
initfh,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... que son corps manquât cruellement de caresses pour s’affoler ainsi ? Et son cœur, comment pouvait-il se résoudre si facilement à accepter un homme dont le libertinage aurait dû lui faire horreur ?
Confuse et déstabilisée par la situation, elle resserra une nouvelle fois ses bras sur sa poitrine encore tendue de volupté, comme si elle voulait bannir toute fièvre, tout désir, avant de tirer la couverture pour sortir du foin odorant.
— Laissez-moi vous aider.
Le luthier lui tendait à nouveau les mains. Elle n’eut pas le courage de lui opposer un autre refus. Elle les saisit en frissonnant, et se retrouva de nouveau dans ses bras. Et de nouveau le désir envahit ses sens, lui faisant baisser la tête, honteuse de ne ressentir aucun dégoût. Comme pour ajouter à son trouble, l’homme murmura, les lèvres dans ses cheveux :
— Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous faire peur et encore moins vous faire du mal.
Ce dernier mot raviva sa colère. Décidément, elle détestait qu’il la voie aussi fragile qu’une porcelaine. Et pourtant, elle aimait cet état de faiblesse qu’elle avait dû tant de fois repousser pour survivre au malheur. Perdue en pleine contradiction, la jeune fille repoussa doucement l’étreinte de Louis pour refaire son chignon défait, prendre son chapeau et glisser la timbale dans le panier, à côté des girolles. Elle ne voulait pas lui pardonner. Elle se sentait l’envie de le blesser, de le rejeter pour toujours, tout en redoutant plus que jamais qu’il se détourne ...
... d’elle. Indécise, encore tourmentée par cet émoi charnel qu’il avait éveillé, elle demanda timidement :
— Pourriez-vous prendre le bouquet d’herbes dans votre sac ?
Louis sourit. Avait-il compris le combat intime qui se jouait en elle ? Sans aucun doute. Et la perspective d’une victoire prochaine, qu’attestait le ton radouci de la jeune fille, amena un éclair de joie à son regard bleu. Mais, soucieux de ne pas effrayer Claire davantage, il se détourna pour répondre, aussi calmement qu’il le put :
— Bien sûr. Attendez-moi un instant.
Il ramassa la couverture, la plia et la rangea au fond du sac avant de prendre une tige de verveine pour entourer la cueillette champêtre et la nouer en un seul bouquet odorant. Puis il glissa le tout dans sa musette et la mit en bandoulière à son épaule. Il était temps de partir. Claire l’attendait, le regard tourné vers la montagne. Elle ne lui cèderait pas aujourd’hui. À regret, il ferma le volet puis chercha la clé dans sa poche. Il embrassa du regard la petite pièce, saisit son feutre et referma la porte.
Dehors, le soleil était moins chaud et le vent avait repris sa course vive, agitant les gentianes et les genêts, fouettant son visage avec vigueur, faisant gonfler sa veste, plaquant sa chemise. De lourds nuages violets s’avançaient vers les monts du Forez, veloutant d’ombre les forêts.
— On dirait qu’un orage se prépare, cria-t-il à Claire. Nous prendrons le chemin de droite dans la forêt. C’est un raccourci.
La jeune ...