Apparences trompeuses - Histoires de Sexe

Apparences trompeuses

... suis l’ami d’Alice. C’est merveilleux, quand elle a vu le collier, elle a souri, a serré ma main tant elle était heureuse. Vous avez eu une merveilleuse idée !

D’un coup, sa mauvaise humeur disparaît, il est heureux. Mais au fond de lui-même, il s’interroge : pour quelle raison s’intéresse-t-il tant à elle ? Après tout ce n’est qu’une « patiente ».

Une intervention pas très grave est prévue sur la plaie à la jambe de la malade, le retrait de broches. Mais la malade angoisse à cette idée. Afin d’éviter tout choc, il a été décidé d’endormir le bas du corps par injection péridurale. L’infirmière a prévenu Yann. Ce dernier décide d’y assister pour juger de l’état de la plaie.

La veille de l’intervention, Alice étant toujours sous calmant, il se rend dans sa chambre pour continuer la thérapie.

— Ce n’est qu’une opération bénigne, aie confiance, tu ne sentiras rien.

Mais en sortant, il se sent mal à l’aise, est-ce de la thérapie ou encore un sentiment particulier envers elle ? Il ne peut pourtant pas aimer une pute ! Il est vrai que maintenant, avec la gueule qu’elle aura, elle sera obligée de changer de métier. Et il la laissera partir, car jamais il ne pourra oublier son passé.

Il entre dans le bloc opératoire, masqué pour des raisons d’hygiène, anonyme parmi tout le personnel. La patiente est préparée, le champ opératoire séparé par un rideau afin de masquer la vue à la malade. Yann suit avec attention les gestes du chirurgien. Le bruit des instruments ...

... impressionne Alice qui instinctivement saisit un poignet.

L’intervention s’est déroulée sans problème, la blessure est en voie de guérison, les praticiens satisfaits. Dans le couloir, le vieil homme est là, anxieux. Yann se dirige vers lui et le rassure, il pourra voir son amie cet après-midi.

— Docteur, vous êtes vraiment formidable, vous suivez vos malades avec beaucoup d’attention.
— Oh, vous savez, c’est normal. Mais vous aussi, vous êtes quelqu’un de fidèle, et votre amie a beaucoup de chance de vous avoir.
— Vous savez pour moi, c’est plus qu’une amie.
— Oui, je comprends, dit-il ironiquement.
— Vous avez raison, elle a été ma maîtresse, c’est toute une histoire. Mais je vous importune, vous n’avez pas le temps.
— Si, je ne suis pas de service, venez, racontez-moi.

Il l’amène dans un bureau désert, lui désigne un fauteuil.

— Quand elle était en école de commerce, elle est venue en stage dans mon entreprise. D’entrée, elle s’est révélée très sérieuse, désireuse d’apprendre. Puis un jour, elle m’a annoncé qu’elle allait me quitter car, orpheline et sans ressource, elle ne pouvait poursuivre ses études et était obligée de travailler. C’était dommage car c’était sa dernière année. Je suis veuf et sans enfant, je lui ai proposé de l’aider, lui prêter un studio qui était libre et de lui donner un salaire. Elle ne voulait pas. Je l’ai convaincue d’accepter.

Mais elle a tenu à me régler avec la seule chose qu’elle possédait, son corps. Choqué, je voulais refuser, ...