1. Dead end street


    Datte: 27/03/2021, Catégories: bizarre, nonéro, journal, Auteur: Harold B, Source: Revebebe

    ... ensemble, dehors, sous les arbres.
    
    Et puis il a fallu nous séparer ; je devais partir. Tout est de plus en plus mauvais.
    
    L’espace tombe avec les heures, l’espoir tombe aussi. Simple désillusion. Le nihilisme protège des désillusions. Ou simple peur. Mais la peur étouffe le nihilisme, et pourtant la peur, elle aussi, protège des désillusions. Simple contradiction, qui entraîne la peur.
    
    Cyril est venu me voir aussi ; je n’ai pas pu sortir, mais on a pu prendre un café ensemble, avec Phil. Encore une fausse occasion pour oublier les méfaits du temps. Un prétexte.
    
    20h55 :
    
    J’attends ; j’attends toujours… Pas de nouveau signe, rien qu’une peur imminente, et la recherche de la clé.
    
    Il n’y a qu’un seul pas, je crois, entre le nihilisme et l’anarchie ; à moins que le nihiliste ne croie pas même en lui, en ses actes. Ne pas croire en soi entraîne-t-il une fin ?
    
    Cyril m’a dit qu’il fallait que je l’appelle demain soir. Je ne sais même plus pourquoi. J’espère que Marie ne va pas oublier l’heure de notre rendez-vous, demain. Il faut qu’elle vienne.
    
    J’ai l’impression que le fait de ne croire en rien signifie que l’on a au moins une conviction. Le rien forme déjà un tout en lui-même.
    
    22h55 :
    
    Je rumine mes idées de départ et d’anéantissement.
    
    Je crois qu’il est possible d’admettre, sinon de reconnaître, que le prix de la liberté, c’est la solitude. Mais si je suis seul, ma liberté devient limitée par l’absence d’autrui.
    
    Le rebelle est persuadé d’être ...
    ... libre, mais il ne l’est pas. Le rebelle est anticonformiste, mais la réciproque est fausse.
    
    L’échec risque d’être déstabilisant. Que se passera-t-il si je suis déstabilisé avant d’échouer ? Car c’est "leur" méthode : "ils" font tout pour nous déstabiliser.
    
    Celui qui rampe ne tombe jamais…
    
    Jeudi 14, 21h45 :
    
    Tout le monde ici paraît convaincu, sauf moi.
    
    Il me semblait pourtant avoir passé une assez bonne journée ; j’ai cru comprendre des choses et même en réussir d’autres.
    
    Et puis j’ai appris que Phil avait craqué. C’est terrifiant. Un de moins.
    
    Et un pas de plus vers la solitude.
    
    Samedi 15, 23h40 :
    
    Rien n’a changé. Encore les larmes, hier soir. Les mêmes larmes, la même fatigue, et peut-être le même désespoir, si violent.
    
    Et aujourd’hui ! Mon dieu ! Quelle journée horrible !
    
    Mais une petite lumière est venue éclairer ma soirée. Stéphanie est passée me voir, à l’improviste. Qu’elle est belle, toujours ! On a beaucoup discuté, c’était bien. Et on a parlé de Marie. Stéphanie m’a dit qu’elle l’avait trouvée "adorable". Je ne sais pas trop comment je dois interpréter ça…
    
    Marie me manque beaucoup, et je ne sais pas quand je vais pouvoir la revoir. Peut-être demain ?
    
    Il est minuit ; le moral tombe avec les heures. Plus j’attends et moins je comprends. Cercle vicieux.
    
    Il y a ici encore beaucoup de monde que je ne connais pas. Et il y en a aussi qui restent bien antipathiques à mes yeux.
    
    "Ils" nous ont effectivement encore pourri la journée. Et ...