1. Dead end street


    Datte: 27/03/2021, Catégories: bizarre, nonéro, journal, Auteur: Harold B, Source: Revebebe

    ... dans la rue, on voit que la semaine touche à sa fin ; chacun fatigue toujours plus, et puis il y a peut-être cette indicible peur…
    
    "Ils" se dressent tous autour de moi, invisibles, "ils" m’effraient et m’emprisonnent à leur manière.
    
    Vendredi 8, 12h40 :
    
    "Ils" sont de plus en plus grands, la puissance émane de leurs esprits et la folie qu’"ils" exhibent m’envahit comme un sang différent. "Ils" m’emprisonnent de plus en plus, "ils" veulent me garder, et il a été dit qu’il m’est impossible de me libérer et que la seule manière de les oublier est de trouver un chemin à l’intérieur de nous-mêmes.
    
    Une conviction…
    
    Il me semble que, toujours, lorsque je viens de découvrir une solution, une nouvelle porte ou une nouvelle grille (car j’y vois au travers) que je n’avais pas même envisagée se ferme devant moi, me laissant sans issue, découragé et tellement pitoyable ; il me semble à chaque fois que tout ce que je viens de franchir s’est déjà refermé derrière moi.
    
    Je dois franchir cette nouvelle grille.
    
    14h45 :
    
    Les dernières grilles restées ouvertes viennent de se clore. Pas d’ouverture… Pas de conviction… À partir de lundi, interdiction de sortir jusqu’à nouvel ordre. Nous devrons rester à "leur" disponibilité.
    
    Je vais rentrer, je vais aller voir Marie pendant que c’est possible, pendant qu’"ils" m’en laissent encore la permission.
    
    Et revenir m’emprisonner demain…
    
    Mardi 12, 18h55 :
    
    Heureusement que je suis rentré, mes idées se sont changées ...
    ... d’elles-mêmes. Je suis rentré vendredi et samedi. D’ailleurs, samedi, mes yeux se remplissaient constamment de larmes : fatigue ou désespoir ? Ou peut-être simplement le fait de les avoir gardés ouverts trop longtemps ?
    
    Samedi soir, je suis allé faire un billard français avec Marie, Benjamin, Nicolas, Eric, Anaïs ; au moins on a bien rigolé, j’ai tout oublié…
    
    Encore une journée de passée. J’espère que Marie va venir me voir demain midi, comme prévu. La semaine prochaine, je crois que j’ai un rendez-vous avec Lisa… je ne sais plus… pourtant je viens de l’appeler…
    
    Tout est sombre…
    
    J’ai été agressé hier dans le train. Et pour rien, ou presque rien. Le type ne m’a tiré que mes coupons de voyage. Encore une perte inutile. Je ne peux même plus partir, rentrer chez moi, m’en aller.
    
    Mais de toute façon, je n’ai plus le droit de sortir d’ici. Je crois que j’avais oublié.
    
    Ça tourne de plus en plus mal.
    
    À midi, c’était sympa, j’étais avec Johan et nous sommes allés discuter avec des filles, Pauline, Nathalie et Lauriane, qu’on n’avait encore jamais vues. Pourtant, elles sont avec nous, dans la même galère. L’une d’entre elles m’a dit qu’elle voulait partir, abandonner.
    
    Il ne faut jamais partir en premier.
    
    Mercredi 13, 18h40 :
    
    Le nihilisme peut-il s’assimiler au fait de n’avoir aucune conviction ? Il me semble avoir eu une illusion… Peut-être un rêve, un voyage…
    
    À 13h, Marie est passée ; elle a eu le droit d’entrer. Elle avait apporté à bouffer, on a réussi à manger ...