Heur et malheur de la môme Zara
Datte: 16/03/2021,
Catégories:
ff,
couleurs,
revede,
noculotte,
nonéro,
mélo,
historique,
amourdram,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... jusqu’à la base de la hampe.
Quoique que la jeune femme ne fût pas particulièrement friande de comparatifs, les pensées de Zara recensaient les sexes qu’elle avait connus. C’était le troisième qu’elle goûtait ainsi et le seul sexe de Blanc de son inventaire, lequel sexe, soit dit en passant, était plutôt rouge ou cramoisi. Mais tout bien considéré, blanc, rouge ou noir, cela ne faisait pas grandes différences. Ses trois amants lui avaient donné du plaisir… et aussi, pour certains au moins, leur lot de déception…
Par un étrange cheminement, le constat l’amena à réfléchir au-delà de la jouissance qu’elle éprouvait à faire l’amour. Hors toute logique et en dépit de tous les augures, elle réalisa que l’espoir de dénicher un compagnon restait niché sous sa caboche. Un compagnon qui serait un père pour sa fille, un compagnon qu’elle pourrait aimer et chérir et auquel elle promettrait une éternelle fidélité en même temps que sa reconnaissance. Un rêve, un rêve éveillé…
Hervé pourrait-il être ce compagnon auquel Zara aspirait ? Elle y pensait, n’osant pas trop y croire et voulant malgré tout s’illusionner…
ooo000ooo
La confession de Zara ne suscita pas l’émoi qu’elle attendait. Hervé ne réagit pratiquement pas en apprenant l’existence de Zeinabou. À croire que la nouvelle que sa compagne était mère le laissait indifférent. Et, à aucun moment, il n’entra dans le jeu de Zara, décevant le secret espoir que celle-ci nourrissait.
De quoi demain sera-t-il fait ? ...
... Question lancinante ; le demain de sa fille autant que le sien. Allo, allo… Personne en ligne !
Le temps passant, Zara était de moins en moins convaincue qu’Hervé pourrait être le compagnon qu’elle appelait de ses vœux. Quelques mois de vie commune l’avaient déniaisée, d’autant plus que le jeune homme était jaloux, inutilement jaloux, et de surcroît radin ou fauché, ce qui n’était pas mieux.
Il les faisait venir de loin, comme on dit, or Zara avait besoin d’argent, non pas tant pour elle que pour envoyer au village. Une habitude à laquelle elle ne voulait pas déroger plus longtemps, question de dignité. Une manière de montrer aux parents que, quoi qu’il arrive, elle restait la mère de Zeinabou.
En désespoir de cause, elle se résolut à chercher du boulot. Hervé ne voyait pas d’un très bon œil l’agitation de sa compagne mais il ne s’opposa pas pour autant, confiant que l’issue n’était pas gagnée.
Et de fait, outre que les emplois féminins étaient rares, personne ne voulait employer une inconnue sans bagage, fût-elle jolie. Cependant, le hasard des pérégrinations voulut que Zara croisât à nouveau la route du cabaretier qu’elle avait autrefois éconduit :
— Tu m’avais caché que tu étais l’amie d’Abdul.
— Chuis pas l’amie d’Abdul, se rebiffa la jeune femme.
— C’est mon cousin, mon frère, il m’a fait promettre de t’aider. Si tu veux toujours, la place est à toi, reprit l’autre sans faire cas de la réponse de la rebelle.
Zara en resta comme deux ronds de flan. Sa hargne ...