1. Myriam


    Datte: 15/03/2021, Catégories: fh, extracon, Collègues / Travail Oral préservati, pénétratio, exercice, Auteur: NonHomologue, Source: Revebebe

    ... claire. C’était un boulot dingue, une grande tension, mais nous avancions bien, nous étions bons, et tout cela était assez excitant.
    
    Vers vingt-deux heures, nous nous sommes fait livrer deux pizzas, et nous nous sommes posés en salle de réunion, choisie parce qu’elle possède de confortables sièges inclinables, pour relire le tout, un stylo dans une main, une part de pizza dans l’autre.
    
    Vers vingt trois heures, nous avons conclu que c’était bon. J’ai fait un tirage, mis sous enveloppe fermée, qu’elle a glissé sous la porte du bureau d’Alain. Nous avons passé les brouillons à la déchiqueteuse. Finir si tôt, c’était plutôt rare sur ce type de bouclage. Nous étions plutôt fiers de nous.
    
    — On forme une bonne équipe, m’a-t-elle dit. C’est dommage qu’on ne soit pas au même étage pour bosser plus souvent ensemble.
    
    Et là, je n’ai pas répondu :
    
    — Non, ce serait une mauvaise idée. J’aurais fait une bêtise.
    
    Elle ne m’a alors pas demandé, un sourire en coin.
    
    — Quel genre de bêtise ?
    
    Je ne me suis donc pas penché sur elle, je n’ai pas posé délicatement un premier baiser léger sur ses lèvres, il ne fut pas suivi d’un deuxième, tout aussi délicat, ni d’un troisième, plus appuyé, puis d’autres, de plus en plus forts ; nos langues ne se sont pas invitées à ce mélange rose, nos respirations ne sont pas devenues plus saccadées, nos corps ne se sont pas rapprochés, touchés, collés. Je ne me suis pas régalé de son parfum, respirable là à volonté, mêlé à sa transpiration ...
    ... qu’aucun déodorant ne pouvait retenir après une telle journée. Je n’ai pas passé une main dans ses cheveux courts, ni plaqué une autre sur ses fesses.
    
    Elle ne m’a donc pas pris la main, dégagé sa bouche, repris sa respiration et dit :
    
    — Viens chez moi.
    
    Nous ne sommes pas allés chez elle, par les rues fraîches sur nos joues brûlantes. Nous ne nous sommes pas tenus par la main, les doigts serrés à s’en faire mal, comme deux adolescents, ou plutôt comme deux adultes s’agrippant à une remontée d’adolescence, remontée plus forte encore que les souvenirs si l’on sait qu’elle mènera à des choses qu’on osait pas vraiment faire, adolescents.
    
    Nous n’avons pas marché, indifférents à une rencontre importune, une connaissance qui se serait étonnée de ce geste d’intimité. Nous n’avons pas marché, sans se regarder, sans dire un mot, en se raccrochant à cinq doigts crispés et une paume transpirante.
    
    Elle n’a pas, arrivée chez elle, remercié la baby-sitter. Et nous ne nous sommes pas jetés l’un sur l’autre, bouche contre bouche, langue contre peau, lèvres contre lobes d’oreille. Nous ne nous sommes pas déshabillés l’un l’autre. Je ne me suis pas retrouvé nu sur son lit sans trop savoir comment j’y étais arrivé.
    
    Je n’ai pas senti le monde s’arrêter, la ville se taire et le temps suspendre son vol, mon sexe impatient accueilli dans le sien. Nous ne nous sommes pas arrêtés là, de longues minutes, immobiles et silencieux, en se regardant droit dans les yeux, à écouter nos cœurs ...
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