Police polissonne (42)
Datte: 11/03/2021,
Catégories:
Divers,
Auteur: Pikatchu, Source: Xstory
... bougies il y en a dix ; c’est son anniversaire.
Amélia est là avec sa mère Katarina, mais il y a aussi sa mère qui attend avec impatience qu’elle souffle ses bougies avant de lui offrir son cadeau ; une poupée toute blonde comme elle. C’était le 3 août 2005, il faisait très chaud ; sa mère et sa tante avaient installé un grand baquet dehors au soleil. Elle se revoit patauger dans l’eau chaude avec sa cousine et s’arroser coup de seau de plage rempli d’eau en poussant de grands cris de joie stridents. Après avoir joué, elle se revoit allongée, toute nue sur une serviette avec Amélia ; elles passèrent toute la soirée dans cette tenue.
Sa gorge se serre, elle a mal, des larmes coulent le long de ses joues ; le cafard l’envahit. Elle pleure toutes les larmes de son corps. Brutalement, elle se met à pleurer sur ce vide qui l’entoure, le manque de sa famille, ou du moins ce qui l’en reste. Des profondeurs, le visage d’Amélia revient, elle semble lui parler et faire des gestes de la main ; que veut-elle lui dire ? Elle s’assoit sur son lit, enserre ses jambes de ses bras et pose son front sur ses genoux ; elle fouille dans sa mémoire pour essayer de comprendre. Elle revoit juste sa mère, sa tante et sa grand-mère s’installer autour d’une table ronde, puis elles placent leurs mains de façon à faire un cercle en faisant toucher les pouces aux auriculaires ; puis elles cherchent à appeler l’esprit d’un ...
... aïeul. Lors de ces séances de spiritisme, les deux cousines avaient toujours un peu peur quand l’esprit répondait et que la table se mettait à trembler ; c’était ce soir du 3 août.
Elles partirent en courant se réfugier dans leur chambre et après avoir chahuté, elles s’endormirent blotties l’une contre l’autre.
Elle pense comprendre pourquoi ses apparitions à répétition viennent troubler son esprit et bouleverser son cœur : sa famille doit la chercher. Elle en est maintenant convaincue, mais tout un tas de questions se bousculent dans sa tête, où sont-elles ? Comment les retrouver ? Et la grand-mère, comment va-t-elle ? Elle est peut-être morte...
Alors elle se lève d’un bond et court vers la salle de boxe Thaï, enfile des gants et tape sur les punching-balls, elle frappe comme une furie pour évacuer son chagrin transformé en colère. À bout de souffle, elle s’écroule sur le tapis. C’est le prof de boxe qui la trouve, assise sur le tatami et la tête entre ses gants.
— Alors Sonia, ça ne va pas ?
Quand elle lève la tête, il comprend que rien ne va.
— Va prendre une bonne douche et après, on va boire un coup au foyer, et si tu veux me parler ; je suis là.
— Merci, mais ça va aller ; je n’ai pas envie de parler de mes petits soucis.
— Bon, comme tu veux ; mais on va boire un coup pour cette nouvelle année ?
— Si c’est pour la nouvelle année, alors c’est d’accord.
[À suivre]