1. Perspectives de l'amour


    Datte: 08/03/2021, Catégories: amour, init, Auteur: Strawberry, Source: Revebebe

    ... taper mon père après ce qu’elle m’avait fait ? Je fulminais de rage, j’étais emplie de haine, c’était dégueulasse !
    
    Les minutes passaient et ma rancœur ne faisait que s’intensifier. J’entendis Claire avancer doucement dans la pièce, tentant de se glisser discrètement sur le lit sans faire de bruit. Je me suis brusquement retournée. Elle s’arrêta net en croisant mon regard, elle comprit immédiatement que je les avais surpris.
    
    Les mots sortirent tout seuls de ma bouche. Je les voulais aussi blessants que possible. Mon père entra dans la pièce, il n’eut pas le temps de tenter quoi que ce soit.
    
    — Casse-toi, je ne veux pas te voir !
    
    Je hurlais comme une furie. Je ne m’étais jamais permis de lui parler ainsi. Il partit déconfit, alors que Claire restait pour m’affronter. Et là, il se passa quelque chose d’assez fou. Claire se mit à m’engueuler, parvenant à crier plus fort que moi, prenant le dessus dans notre altercation.
    
    Elle m’envoya à la figure que mon père ne m’appartenait pas, que j’avais été très égoïste de ne pas le laisser refaire sa vie. Qu’elle l’aimait – par pitié, faites-la taire, quelqu’un ! – que j’étais aveugle de sa souffrance à lui, et qu’elle allait l’aider à reprendre confiance en la vie, à accepter l’amour que pouvait lui porter une femme.
    
    J’avais toujours la haine, mais sa sincérité me désarma. Elle n’en avait pourtant pas fini. Elle m’avoua s’être demandé mille fois comment faire pour m’en parler, qu’elle avait mille fois essayé de se ...
    ... raisonner, mille fois s’être senti la dernière des garces de m’infliger cette situation. Quant à ces fameuses marques sur ses bras…
    
    — Tu crois vraiment que je me serais infligé cela pour une connasse qui n’en a rien à foutre de moi ? Ces marques, c’est pour toi ! Pour toi et lui !
    
    Claire n’avait rien dit pour moi à mon père, et elle s’en voulait terriblement. À présent, elle était effondrée par terre, en larmes, me suppliant de continuer à l’écouter. Chacun de ses mots faisait mouche. Toute cette souffrance, toute cette frustration s’échappait de son corps, et elle finit complètement vidée, les yeux aussi rougis que les miens. Je n’avais plus la force de lui crier dessus. Je ne savais plus quoi penser. Je lui ai demandé de me laisser seule, il me fallait du temps pour digérer cela. J’insistai pour qu’enfin elle parte, et elle alla rejoindre mon père.
    
    Juste après avoir assisté au lever du soleil, j’ai réussi à fermer les yeux quelques heures. À mon réveil, je me suis aperçue que Claire était venue se changer. Elle était partie longer la plage, seule. Elle voulait que je parle avec Papa. Il est venu dans ma chambre, et l’atmosphère était glaciale comme jamais.
    
    Après quelques instants délicats, Papa me prit dans ses bras. Et là, toute la douleur qui me restait de la veille se déchargea. Ce lien si fort qui nous unissait depuis des années, qui avait été si fortement mis à rude épreuve, reprenait le dessus. J’étais toujours sa petite fille chérie, malgré tout le mal que ...
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