1. Perspectives de l'amour


    Datte: 08/03/2021, Catégories: amour, init, Auteur: Strawberry, Source: Revebebe

    ... ?
    
    Anna poussa un profond soupir. Je sentais que chaque mot de sa part était une souffrance.
    
    — Tu n’as jamais songé que peut-être… y’avait une fille qui t’aimait, toi ?
    
    Sa phrase arrivait jusqu’à mon cerveau. Était décortiquée. Analysée. Hein ? Elle était en train de m’avouer que…
    
    J’étais devenue toute rouge. Anna me souriait. Elle avait posé sa main sur la mienne et avançait sa tête vers moi. Elle allait m’embrasser. Oh non, non ma Anna, pourquoi ?
    
    Je me levai d’un bond. Je savais que quoi que je dise, quoi que je fasse, elle allait avoir mal. Je lui ai dit que c’était la meilleure des amies qu’une fille pouvait avoir. Que si j’étais un mec, je n’hésiterais pas une seule seconde, je sortirai avec – c’était hyper maladroit de ma part d’ailleurs, pourquoi j’aurais pas pu être lesbienne comme elle ? J’étais profondément désolée de ne pas éprouver de sentiment amoureux pour elle, désolée d’avoir pu lui adresser de mauvais messages, je me sentais coupable, affreusement responsable de son état.
    
    Anna répondit d’une petite voix qu’elle s’était fait un film toute seule. Elle savait très bien que j’avais flirté avec des gars, que je lui en avais déjà parlé, même si ces derniers temps je ne le faisais plus – et pour cause ! Elle me demanda de la laisser seule quelques instants. J’avais mal au cœur pour elle. Comme elle insistait, je la laissai dans la chambre. Je venais de faire terriblement souffrir ma meilleure copine, non, ma sœur, et je ne pouvais rien faire pour ...
    ... l’aider. Il me fallait du réconfort, j’en avais moi aussi bien besoin. Comment avais-je pu être aveugle à ce point ?
    
    J’arrivai devant la porte de la cabane de Nicolas. J’étais dans l’obligation de lui expliquer ce qu’Anna venait de m’avouer, mais c’était au-dessus de mes forces. Nicolas m’invita à ouvrir la porte. Je rentrai. Il était allongé sur son lit, un livre à la main. Il fut étonné de me voir.
    
    Nicolas perçut immédiatement ma détresse. Encore une fois, j’étais figée, je le regardais fixement. Mon corps me réclamait de me jeter dans ses bras. Était-ce le grand soir pour moi ? Je n’allais pas tarder à le savoir. J’étais lâche, ma meilleure amie souffrait, et je ne pensais qu’à mon propre désir. Quelle piètre amie je faisais !
    
    J’ai attrapé ma nuisette, la faisant passer par-dessus ma tête, et je l’ai jetée au sol. Nicolas ne bougea pas. Dans la foulée, je me débarrassai également de ma culotte.
    
    Nicolas me tendit son bras, dans un état second. Son invitation fit tambouriner mon cœur dans ma poitrine, d’un coup bien trop petite pour un tel afflux de sang. J’ai saisi sa main, et juste au moment où nos lèvres allaient se rejoindre, il repoussa la tête.
    
    — Non, je ne peux pas faire ça à Anna.
    
    J’étais décidée à le pousser dans ces derniers retranchements.
    
    — Anna veut que tu te morfondes le reste de ta vie ? Elle veut que tu ne connaisses plus jamais le bonheur avec une femme ?
    
    Dans l’intense combat intérieur qui le travaillait, je sentais que je pouvais ...
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