Croquer le diable par la queue
Datte: 07/03/2021,
Catégories:
extracon,
cérébral,
mélo,
fantastiqu,
Auteur: Barberousse, Source: Revebebe
... piste. Ce n’est que très lentement que les invités quittent leur place pour aller s’agiter en solitaire.
Quelques messieurs semblent chercher une partenaire du regard mais la plupart sont venus en couples, ce qui restreint les audaces éventuelles. Vincent commence à faire les premiers pas vis-à-vis de Laure. Il cherche visiblement à l’entraîner mais attend le moment où une série de danses plus adaptées à ses intentions sera lancée.
À ce moment-là, Vincent rapproche sa chaise de celle de Laure et il pose sa main sur la jambe de sa voisine, comme par inadvertance. Laure porte une jupe assez courte et retire cette main instinctivement. Prudent, il n’insiste pas :
— Oh, excuse-moi, dit-il, je me sens tellement bien avec toi.
— Moi aussi, avoue Laure, un peu confuse de sa réaction brutale.
— En revanche, j’irais bien danser ; pas toi ?
— Oui bien sûr, lui répond Laure.
Vincent se lève ; il a repéré que le disc-jockey avait mis un slow langoureux… peut-être pas le meilleur de la série, mais d’une durée très longue. Bien pratique pour commencer son approche.
— Tu viens ? lui demande-t-il.
Elle se lève et s’approche de lui.
— Pourquoi pas, après tout ? lui répond-elle avec un sourire.
Ils attaquent le slow très sobrement, à distance raisonnable. Ce n’est qu’insensiblement qu’ils se rapprochent. Ils se détendent, se serrent un peu plus l’un contre l’autre. Laure se dit qu’il est le frère de son amie et elle le considère un peu comme son propre ...
... frère.
Alors, faisant comme si elle dansait avec un de ses frères, elle met ses bras autour de son cou. Lui, il pose les mains d’abord sur ses hanches, puis il les laisse progressivement glisser vers ses fesses pendant qu’ils dansent. Laure ne proteste pas. Elle se sent bien. Au bout d’un moment, il se penche vers elle :
— Tu danses vraiment très bien, lui dit-il ; on voit que tu fais partie du club, ça entretient la forme !
— Oui, lui avoue-t-elle, je fais du fitness depuis plusieurs années, et de toute façon j’adore danser.
— Et ton mari ? Il aime aussi danser ?
— Oh ! Beaucoup moins que moi… Je le regrette, mais je n’ai jamais pu le convaincre de s’y mettre.
— Finalement, j’ai de la chance qu’il ait renoncé à t’accompagner. Je n’aurais sûrement pas fait ta connaissance de cette manière.
— Non, s’il avait été là, je crois que je n’aurais jamais bu tous ces vins qui me tournent la tête et nous ne serions certainement pas en train de danser.
— Alors, bénissons son absence…
— Je n’ai jamais dit cela ; tu sais, j’aurais bien aimé qu’il vienne.
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Jean eut une satisfaction d’orgueil en entendant la dernière phrase prononcée par sa femme. Cela le rassura car, de son poste d’observation, il sentait monter une sensualité dont seul l’environnement proche des autres danseurs freinait l’ascension inexorable.
Les deux jeunes corps se cherchaient, se collaient instinctivement. Les visages se frôlaient, les torses se frottaient, les bassins plus encore. Maintenant, ...