1. Croquer le diable par la queue


    Datte: 07/03/2021, Catégories: extracon, cérébral, mélo, fantastiqu, Auteur: Barberousse, Source: Revebebe

    ... douleur, le malheureux s’est beaucoup débattu durant la nuit et qu’il est normal que l’état du lit en soit quelque peu dérangé.
    
    Jean ne sait plus trop comment réagir ; la présence d’esprit et l’audace de sa femme le surprennent encore une fois. Il aurait pu continuer à lui poser d’autres questions embarrassantes, mais le problème ne se pose même plus quand Vincent se décide à prendre la parole.
    
    Il fait le point à son niveau, ou tout au moins il essaie, sans se rendre compte qu’il casse ainsi la cabane de sa « maîtresse ». Grossièrement, il expose sa compréhension des faits. Il n’a jamais vu Jean de sa vie, il a seulement entraperçu Laure au tout début de la soirée du club, il a perdu la mémoire depuis ce moment-là et aussi la plupart de ses vêtements.
    
    Depuis, il a mal au niveau de ses parties intimes ; mais pour lui, le mal ne semble pas provenir d’un accident lié à un quelconque dépannage de sa voiture, et même en admettant cette éventualité, cela n’aurait jamais nécessité de le mettre nu.
    
    Non il ne voit pas pourquoi cette dame qu’il connaît si peu a inventé une pareille histoire. Mais de là à imaginer avoir été mordu par elle au niveau de ses bijoux de famille, il y un pas qu’il ne franchit pas.
    
    D’ailleurs, il ne comprend toujours pas ce qu’il fait dans cet appartement inconnu. Il ne voit qu’une explication logique : on l’a assommé ou drogué, on l’a enlevé puis on a essayé de le torturer sauvagement. Le problème, c’est qu’il ne comprend pas l’enchaînement ...
    ... et le pourquoi de ses malheurs.
    
    Les explications de Laure et les interrogations de Vincent ne collent manifestement pas ensemble. Jean trouve leurs divergences au niveau de l’interprétation des événements parfaitement comiques. C’est du Feydeau, du Labiche !
    
    Laure, qui croit Vincent partie prenante et parfaitement conscient de l’épisode adultérin dans son intégralité, ne comprend vraiment pas pourquoi il n’a pas abondé dans le même sens qu’elle ! Après ce qu’ils ont vécu ensemble, pourquoi lui compliquer la tâche et détruire l’alibi qu’elle a construit dans la précipitation ?
    
    Jean se décide à prendre l’initiative. Il a bien enregistré que le malheureux cocufieur ne se souvient de rien (cela, le diable le lui avait garanti au départ et ça le rassure pour l’avenir) et qu’il commence à devenir agressif ; aussi, sans s’énerver il annonce :
    
    — Vous, Monsieur, vous énoncez des faits très graves : coups, enlèvement, torture. Vous vous retrouvez chez moi, tout nu et je ne sais pas pourquoi. Je vais donc appeler la police immédiatement ; ils vont élucider tout ça, rechercher votre véhicule, voir l’origine de la panne, étudier vos blessures, rechercher des traces d’ADN sur vous et vos vêtements. Ainsi, vous comme moi, nous allons bientôt enfin comprendre ce qui se passe.
    
    Autant Vincent paraît satisfait de la solution proposée par Jean, autant Laure se met à pâlir brusquement, puis à rougir. Prise de panique, elle arrête le geste de Jean qui s’est emparé de son portable et ...