1. Croquer le diable par la queue


    Datte: 07/03/2021, Catégories: extracon, cérébral, mélo, fantastiqu, Auteur: Barberousse, Source: Revebebe

    ... rencontrés officiellement. Il ne peut même pas lui mettre cette raclée qui le soulagerait pourtant de sa cruelle désillusion !
    
    Il doit donc impérativement se contenter de lui demander ce qu’il fait chez lui, tout nu, avec ce visage torturé par des rictus de douleur et à cette heure matinale. Chose que le malheureux handicapé du zizi ne peut manifestement pas faire.
    
    Alors qu’il s’apprête justement à apostropher le quidam qui a envahi ses plates-bandes, il sent une présence derrière lui : c’est Laure, sa jeune femme, qui ressort de la salle de bain, toute étonnée de le trouver là alors qu’il aurait dû être paisiblement en train de dormir chez ses parents.
    
    Laure comprend brusquement que les choses vont devenir très délicates pour elle ; la réunion de l’amant nu et du mari habillé dans la même pièce mérite qu’elle recherche rapidement une explication. Heureusement pour elle, Laure est une jeune femme habituée à réagir vite.
    
    Elle se dit qu’il lui faut trouver une explication aussi farfelue soit-elle, mais surtout l’assumer avec beaucoup d’autorité, et elle commence en essayant de rester le plus près possible de la vérité, ce qui n’est pas gagné. Elle fait un grand sourire à Jean et décide de s’attaquer à l’essentiel :
    
    — Mon chéri, il faut que je t’explique : Vincent est le frère de mon amie Léa, du club de fitness ; tu la connais, tu as eu l’occasion de la voir quand tu viens me chercher.
    
    Elle s’arrête un moment, puis reprend :
    
    — Eh bien, hier soir il a eu ...
    ... l’amabilité de me ramener chez nous car la soirée s’est terminée fort tard. Manque de chance, sa voiture est tombée en panne au moment de redémarrer et je n’allais pas le laisser dormir dans sa voiture dans la rue ! Tu comprends bien, mon chéri ?
    
    Jean, le dit « chéri », parfaitement au courant des faits, ne peut s’empêcher d’avoir un sentiment admiratif devant le sang-froid de son épouse ; mais « son chéri », au lieu de demander des précisions sur la fameuse panne, préfère perfidement s’étonner quand même que le dit frère se retrouve nu dans le lit conjugal et pas sur le canapé, et aussi que le dit lit soit dans un état épouvantable, froissé et taché de sang et de bien d’autres choses. Et également que ce jeune homme semble en proie à un problème bien douloureux au niveau de son bas-ventre…
    
    L’épouse qui croyait avoir réglé le principal s’aperçoit alors que, sous couvert d’une gentille bonhomie, son mari pose les bonnes questions ; mais comme elle est à cent lieues d’envisager qu’il ait pu être le spectateur de toutes ses dépravations, elle en rajoute avec encore beaucoup d’assurance.
    
    Elle reprend la parole pour expliquer à Jean que c’est en essayant de dépanner son véhicule que Vincent s’était blessé au ventre avec un outil, qu’elle l’a fait s’allonger sur le lit à la fois parce que c’est plus confortable et pour de ne pas tacher le canapé du salon, jugeant que les draps du lit conjugal seraient moins compliqués à nettoyer.
    
    Jean doit bien comprendre que sous la ...
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