1. L'héritage


    Datte: 04/03/2021, Catégories: hagé, fagée, uniforme, bizarre, campagne, mélo, policier, sorcelleri, fantastiq, amourdram, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... supplieCelui dont l’amoureuse langueurApprivoisera toutes tes peursEt ouvrira la porte de la viePour que palpite en toi la blanche magie.
    
    Rituel d’union blancheLe 14 septembre 1929
    
    Ému, le luthier dut relire plusieurs fois le poème avant de comprendre que cet écrit lui était destiné ainsi qu’à Claire. Ce n’était pas un poème mais une ordonnance magique. Comment le maréchal-ferrant avait-il pu rédiger un tel écrit ? Rose lui avait-elle enseigné des pratiques de magie blanche ? Et Marie, comment était-elle entrée en possession de cette photo, de ce rituel ? Avait-elle répété ces paroles étranges pour le faire revenir en Auvergne et pour qu’il tombe amoureux de Claire ?
    
    Il passa la main sur son front, anéanti par le flot de questions que le rituel provoquait. Et bouleversé, tellement la révélation lui paraissait incroyable, immense. Autour de lui, le silence s’était fait. Claire fixait son compagnon avec inquiétude et Gustave, resté debout près du luthier, semblait tout aussi angoissé.
    
    — Tout va bien, Louis ? Vous êtes bien pâle…
    
    Semblant surgir d’un rêve, il releva la tête vers sa fiancée et lui sourit.
    
    — Ça va aller. Je viens simplement de retrouver une photo de mon père avec votre maman. Et un rituel qui nous est destiné, écrit peu de jours avant leur mort.
    — Oh mon Dieu… s’il vous plait… puis-je voir ?
    — Tenez !
    
    Et il tendit la photographie à Claire. Celle-ci l’examina, bouleversée de retrouver le visage de sa mère et celui du maréchal-ferrant. Elle ...
    ... ne pouvait détacher ses yeux du sourire des deux amants. Elle avait l’impression qu’ils lui murmuraient d’étranges mots, incompréhensibles et pourtant audibles… Au cou de Rose, Claire reconnut le pendentif qu’elle-même portait désormais. Elle pâlit et porta la main à sa gorge. Il y était toujours. La pierre centrale brillait doucement comme à l’ordinaire.
    
    Gustave s’approcha de la jeune fille, inquiet de la voir muette et pâle à son tour. Il observa la photographie qu’il trouva très belle et prenant celle-ci des mains de Claire, il retourna le cliché pour lire ce qui était inscrit au dos. Mais le poème avait disparu.
    
    — Où est le rituel ? demanda-t-il au luthier.
    — Devant tes yeux.
    — Non, il n’y a rien.
    
    Intrigué, le luthier reprit la photographie des mains de Gustave et constata que la formule avait disparu. Avait-il rêvé ? Non, ce n’était pas possible ! L’écriture de son père l’avait tellement frappé… Et puis ces mots… Il fixa son ami avec véhémence :
    
    — Je t’assure qu’il y avait un poème écrit au dos de cette photo.
    — Je te crois. Mais entre temps, il a disparu.
    — Pourtant, il était là et j’ai reconnu l’écriture de mon père.
    — Mon garçon, tu as peut-être des hallucinations ! Avec ta blessure, la fatigue, l’émotion, ce serait normal.
    — Je vous jure que non, père Bideau ! Je… je suis sûr d’avoir lu ces vers.
    — Je suis du même avis que votre vieil ami, intervint Cabet. Vous êtes bouleversé par tous ces évènements dramatiques. Cela sans doute vous aura égaré ...
«1...345...9»