1. Chronique intime de la rue des Alliés


    Datte: 03/03/2021, Catégories: fh, fplusag, hagé, fagée, extracon, grosseins, poilu(e)s, campagne, collection, Voyeur / Exhib / Nudisme photofilm, BDSM / Fétichisme odeurs, Oral pénétratio, fdanus, fsodo, portrait, Humour occasion, Auteur: XXL, Source: Revebebe

    En refermant la porte de ma maison du 56 rue des Alliés, je me dis que les habitants de la rue et moi avons eu de la chance : si une division blindée anglaise n’était pas passée par là en 1944, notre adresse postale serait, à coup sûr, rue du cimetière.
    
    On me ferait encore cadeau de confitures ou d’un vin de rhubarbe maison si mon intervention s’avérait positive. Dans le village, on faisait appel à moi pour régler des litiges car adhérent d’une union de consommateurs ; quelques conflits mineurs avaient été résolus par mes soins, et l’effet bouche à oreille aidant, je faisais dorénavant office de correspondant bénévole de l’union des consommateurs.
    
    Madame Douche… habitait la rue des Alliés, juste avant le cimetière. Elle m’avait sollicité d’urgence pour un problème de facture de réparation de sa voiture avec le concessionnaire de la marque allemande. En me rendant chez elle, je priais le grand timonier céleste pour qu’il n’y ait pas de chat dans son pavillon. Ce que je redoutais le plus, c’était l’odeur du pipi de chat… et aussi celle de la couche du bébé qu’on change à portée de vos narines délicates.
    
    Lucien, les deux bras enserrant un pack de 32 cannettes de bière, me doubla sur le trottoir en me saluant poliment. On était vendredi, et comme tous les vendredi, vers quinze heures, le grand Lucien amenait le ravitaillement pour la beuverie collective du lendemain dans la ruelle de la misère.
    
    C’était les gens de la rue qui appelaient ainsi cette minuscule ruelle. ...
    ... Deux logements, à la limite de la salubrité, hébergeaient un couple de quinquagénaires et un jeune ouvrier agricole, un peu simple d’esprit. Dans chaque village il y a un demeuré notoire ; nous, on en avait un par rue ! Le mari du couple était un chômeur, presque professionnel, et la misère appelant la misère, il s’était lié d’amitié avec Lucien.
    
    Lucien, lui, n’avait jamais travaillé de sa vie, car il ne savait ni lire, ni écrire. Le bureau d’aide sociale de la mairie et la Sécu se chargeaient de le faire survivre. Tous les samedis soir, les quatre larrons se saoulaient la gueule à la bière, même la petite dame du chômeur. Moi, je la surnommais Édith, car elle avait le petit gabarit malingre de la môme Piaf, portait toujours une robe noire et elle vous regardait avec un regard de chien battu qui vous culpabilisait pour la journée. Le couple marié ne participait jamais financièrement à l’achat des boissons, car Madame remboursait en nature, accordant ses faveurs aux deux ivrognes célibataires. Le mari était d’accord donc tout allait bien dans le meilleur des mondes des pauvres gens.
    
    La petite dame en noir faisait aussi des extras, pour son argent de poche, en secret de son époux, les rares semaines où celui-ci travaillait. Deux ans après que mon épouse ait décidé de prendre un congé conjugal illimité en quittant notre domicile, et la semaine où ma boîte m’annonçait que ma préretraite dorée semblait inéluctable, elle m’avait même proposé ses services, discrètement. J’avais ...
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