1. Claire, ma coloc (2)


    Datte: 22/02/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: Haleen, Source: Xstory

    ... bête à ce moment précis que bien plus tard, car sur le moment, ma décision se justifie par un simple: "et merde, si elle joue, je jouerais aussi". C’est donc vêtue d’une paire de baskets en toile rouge, d’un minishort en denim microscopique et très moulant et d’un débardeur échancré noir à col haut que je passe le pas de la porte.
    
    Dix petites minutes de marche me conduisent à un groupe de camarade de promo au point de rendez-vous. Nous discutons un peu en prenant la route du bar privatisé pour l’occasion, ceci me permettant de me vider un peu la tête. Je remarque les coups d’œil en coin de la part de l’un d’entre eux, un grand brun à la voix forte et au t-shirt serré faisant ressortir une paire de pectoraux à rendre jaloux ses pairs. Cela m’amuse un peu, puis de plus en plus, me surprenant même à passer une main dans ma chevelure lorsque son regard se pose sur moi, dans le but inavoué qu’il s’aperçoive qu’aucun soutien-gorge ne retient ma poitrine.
    
    Des éclats de voix ainsi qu’une musique m’informent que le lieu de tous les excès se situe dans l’angle de la rue, je jette un dernier œil sur mon mobile avec l’espoir de voir un message récent de ma colocataire, en vain. Tant pis, je lâche les rênes sans attendre.
    
    Deux heures se sont écoulées depuis mon arrivée, cent-vingt minutes sans une où je n’ai pas de verre à la main. Le manège démarré avec le grand brun se poursuit, ses signaux deviennent de plus en plus explicites jusqu’à ce qu’enfin il se décide à venir ...
    ... m’aborder franchement pour me proposer de danser sur cette musique assourdissante. Je finis mon verre d’une traite, en renverse un quart sur mon haut, ce qui me fait glousser bêtement -et par la même occasion, réaliser mon état d’ébriété- puis suit cet apollon inconnu. Nos corps se rapprochent, son bassin se colle à moi alors qu’il tente de m’envoûter par un regard qu’il pense sans doute profond, mais qui me rappelle davantage le malinois de ma tante qu’un Casanova, mais je joue le jeu, souriante et minaudant comme une adolescente un peu nunuche.
    
    Y voyant le signe que j’étais fin prête, le garçon me dit quelques mots que je peine à entendre avant de me guider par la main jusqu’au sanitaire où une poignée de gens de notre âge discute et rigole dans un brouillard de fumée aux senteurs opiacées. Je m’assieds sur la cuvette fermée des waters en attendant celui qui semble être mon futur amant et qui apparaît dans le cadre de la cabine une bouteille à la main, légèrement titubant en me déclarant d’une voix puant l’ivresse proche :
    
    — Regarde ce que j’ai trouvé!
    
    Il s’avance, ferme la porte derrière lui en déboutonnant ses jeans portant des traces dont l’origine supposée me répugne quelque peu. Mes questions cessent lorsqu’il sort un sexe de taille moyenne pendouillant entre ses doigts, la scène accompagnée d’un rire béat et de quelques paroles :
    
    — Chacun sa tétine !
    
    Ces mots me dessaoulent instantanément. Hasard ou destin, ma poche vibre au même moment.
    
    — Aline ? Je suis ...
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