De la Fertilité des Galliformes - Histoires de Sexe

De la Fertilité des Galliformes

... champignons frais. Il décide alors de la siroter en en appréciant chaque gorgée. Puis, satisfait de sa découverte, il finit de nettoyer le gland du roi jusqu’à ce que celui-ci soit aussi propre qu’avant. De fait, il se régale. Le roi ne débande pas.

*

Hélas, O lecteur, la suite de cet entretien ne nous est parvenue que par bribes, une grande partie de la tablette d’argile sur laquelle il est relaté n’ayant pas survécu aux outrages du temps. De rares fragments de dialogue, cependant, nous permettent d’imaginer la tournure que prirent les événements par la suite, tels que :

— Phase trois : sodomie gratuite !
— Euh… ce n’est pas exactement ce que j’ai dit, votre majesté.
— Pleure pas Nuribi. Tu l’auras, ton budget. Phase… gnnn… trois !
— Aoutch !

De la dernière tablette, seule les dernières lignes du dernier paragraphe ont pu être déchiffrées. Elles représentent cependant une référence incontournable pour qui prétend appréhender la logique et la philosophie des Mésopotamiens de cette époque.

— Au fait, crâne d’œuf, toi qu’as toujours un avis sur tout. Sais-tu pourquoi les poules de chez nous ne pondent jamais à la saison des crues ?
— Je l’ignore, majesté.
— C’est dommage car Isoa, la grande prêtresse de la fertilité, m’informe que la déesse exige ma plus jeune fille en sacrifice si je ne résous pas le problème avant lundi.
— Ecorchée vive ou ...

... ébouillantée ?
— Fécondée à la chaîne par les trois cent moines du temple de Lagash avec, j’imagine, ablutions purificatoires dans la chambre de la prêtresse la nuit précédente.
— Et c’est gênant, ça ?
— Oui, parce qu’avec cette limite de vingt cinq mille pictogrammes par tablette, on n’aura jamais la place pour décrire tout ça correctement, avec les dialogues, les décors et tout, même si on se limite à la scène lesbienne. Alors il faut vite trouver une pirouette qui nous permettrait d’expliquer la stérilité des gallinacés mésopotamiens, d’éviter ainsi le sacrifice et, dans le même élan, de conclure le texte sur une note d’humour subtile et raffinée. C’est le moment de nous faire profiter de tes talents d’orateur, Nuribi.
— Euh… bin… c’est pas gagné, votre majesté, vu qu’il y a bien longtemps que le texte s’est barré en sucette, si je puis dire. Mais si c’est pour la bonne cause alors je veux bien essayer. Par conséquent, je conclurais ce récit en clamant haut et fort, envers et contre tout, que si nos poules sont régulièrement et irrémédiablement infécondes, c’est sans aucun doute, preuves à l’appui, indubitablement parce qu’au moment des crues, elles voient le tigre et…non, je peux pas, majesté. C’est trop mauvais…
— Nuribi, ne m’oblige pas à user d’autorité. Le ridicule, lui, ne tue pas.
— Bon, d’accord. Si c’est comme ça alors…elles voient le tigre, et l’œuf rate !