1. Souffle de nuit


    Datte: 09/02/2021, Catégories: f, forêt, cérébral, revede, fantastiq, Auteur: EXquise esKiss, Source: Revebebe

    ... à imaginer un décor, un endroit pour accueillir les songes… son songe.
    
    La forêt était tachetée de mille couleurs que l’automne avait pris soin de disposer harmonieusement. Les arbres offraient de petits passages au soleil, tellement petits que les rayons passaient en une sorte de voile diaphane. La nature offrait des sons légers que Julie avait toujours aimés, le chant des oiseaux, les clochettes légères d’un ruisseau au loin, la caresse tendre du vent sur les buissons. Elle se sentait bien, sereine, prête.
    
    Soudain, tous les bruits se turent en même temps. Julie redressa la tête de l’herbe sur laquelle elle avait fini par s’allonger. Et puis elle comprit… Elle sentit que c’était lui… Elle sentit aussi qu’il fallait qu’elle ferme les yeux, comme pour mieux s’abandonner à celui qui arrivait, silencieusement, lentement… Était-elle habillée ? Elle ne s’en souvenait plus, il lui semblait que non mais n’en était pourtant pas certaine. Elle se concentra pour essayer de sentir si sa peau était en contact avec du tissu mais n’y parvint pas. De toute façon, les vêtements qu’elle pourrait porter n’étaient pas l’objet de sa concentration ; en fait, elle essayait juste de détourner son attention afin d’être sûre qu’il la prendrait par surprise.
    
    Un souffle chaud lui caressa les lèvres et y déposa une goutte de rosée qu’elle alla cueillir d’un mouvement de langue au ralenti. Elle le sentait au-dessus d’elle, elle le savait là, en position de faire d’elle ce qu’il voulait. Elle ...
    ... était à présent sûre d’être totalement nue. La goutte de rosée avait un étrange goût sucré alors qu’elle s’était attendue à sentir le sel dans sa bouche… Elle sentit soudain un fin filet d’eau couler sur elle. Un petit ruisseau qui la fit frissonner à son passage, commençant sur son sein gauche et descendant jusqu’à son ventre d’où il disparaissait en coulant sur la droite. Elle regretta un instant de ne pas avoir un ventre plus bombé afin de conduire ce cours d’eau un peu plus bas. La fontaine semblait ne pas vouloir se tarir, bien au contraire, son débit allait en s’intensifiant, recouvrant de plus en plus sa peau. L’eau sucrée faisait briller son corps sous le rayon voyeur que lançait le soleil à travers les feuilles.
    
    Quand le doux murmure de l’eau cessa, il fut aussitôt remplacé par un autre son, un son plus feutré, plus saccadé. Un son qui se rapprochait d’elle. Elle ne reconnut pas tout de suite ce qui était un véritable essaim de papillons. Ils se mirent à tournoyer gaiement autour de Julie qui n’en ouvrit pourtant pas les yeux, faisant entièrement confiance à celui dont elle n’avait jamais vu le visage. Un, deux, dix, puis cent papillons se posèrent sur son corps humide, et ils se mirent à boire l’eau qui la recouvrait presque entièrement. Elle sentait les pattes des petits insectes aller et venir sur sa peau en une caresse imprévisible et délicate. La sensation était merveilleuse, c’était comme si elle était soudain sous les mains de dizaines d’amants facétieux. Elle ...