Souffle de nuit
Datte: 09/02/2021,
Catégories:
f,
forêt,
cérébral,
revede,
fantastiq,
Auteur: EXquise esKiss, Source: Revebebe
— L’eau sucrée faisait briller son corps sous le rayon voyeur que lançait le soleil à travers les feuilles…
Encore une nuit entrecoupée de réveils soudain dûs à ce rêve étrange… Étrange et pénétrant. Pas un cauchemar, non, mais un rêve si intense qu’il semblait réel et suivait Julie jusque dans ses journées, comme la lame d’un couteau qui s’enfonçait dans sa chair sans qu’elle ne s’y attende. Un rêve qu’elle redoutait de par sa violence, mais qu’elle attendait impatiemment malgré tout. Elle attendait cet instant où il l’envelopperait de cette brume palpable, une brume chaude et humide, comme un océan dans un pays chaud qui l’enlacerait tendrement. Elle était totalement obsédée par ce rêve, et il avait fini par prendre la place la plus importante dans la vie de cette jeune fille de 22 ans qui, jusque là avait toujours eu une existence des plus normales.
Encore ce soir, Julie se coucha avec une légère appréhension, comme on en ressent quand on va à un rendez-vous dont on attend beaucoup. Elle savait très bien qu’il viendrait, comme il le faisait chaque soir depuis près de deux mois mais, malgré tout, le doute restait entier et cette incertitude ajoutait encore un peu d’anxiété et de chaleur dans le ventre de Julie. Elle ne portait rien. Elle avait pris l’habitude de dormir nue depuis ce rêve, comme pour accentuer son abandon à celui qu’elle avait nommé son "souffle de nuit". Sa poitrine n’était pas insensible au contact de la couverture et elle se durcissait, lançant ...
... vers le ciel ses bras accueillants. Elle aimait cette attente, cette tendre descente vers le sommeil, ce combat entre son envie d’être éveillée pour mieux profiter de l’instant et cette inévitable certitude que rien ne se passera si elle ne dort pas.
L’air était chargé d’une électricité particulière ce soir-là, on entendait l’orage gronder au loin. Août était déjà bien entamé et les estivants étaient sur les plages depuis bien longtemps ; seule Julie ne pensait pas aux vacances, elle avait même été jusqu’à refuser la proposition que lui avait faite ses amis d’aller passer deux semaines dans le chalet des parents de David… et pourtant elle aimait David, du moins l’avait-elle aimé car, aujourd’hui, plus rien n’avait d’importance, plus rien sauf son souffle de nuit.
Au moment même où elle commençait à quitter sa chambre pour rejoindre les volutes suaves de son rêve tant attendu, un souffle de vent vint lui caresser le visage et la ramena cruellement à sa vérité. Elle fut surprise par cette sensation sur sa peau et crut un instant que c’était son souffle de nuit qui venait sur elle ; elle avait d’ailleurs, comme par réflexe, cambré un peu son dos, avançant ses reins vers le haut. Mais ce n’était que le vent, le souffle d’un vent d’août au bord de la mer, le souffle d’un vent qui appartenait à une vie devenue trop fade pour elle car c’était une vie sans lui, une vie où elle-même n’était pas totalement ce qu’elle voulait être.
Elle se concentra un peu plus et força son esprit ...