Nuit blanche
Datte: 07/02/2021,
Catégories:
ffh,
fsoumise,
hsoumis,
fdomine,
hdomine,
vengeance,
massage,
jeu,
sm,
attache,
BDSM / Fétichisme
Auteur: Eric Grand, Source: Revebebe
... en te haïssant jusqu’à la fin de ses jours.
Nos deux visages sont maintenant collés l’un contre l’autre. Je cherche désespérément un argument à lui opposer, mais elle reprend avant que j’aie pu me ressaisir.
— Je t’accorde cependant une circonstance atténuante. Maintenant que je te connais un peu mieux, je suis prête à admettre que tu n’as pas fait exprès de faire souffrir Catherine, et peut-être même n’as-tu pas réalisé le mal que tu lui as fait.
Je reste coi, sans la moindre réaction. Le ton de Nathalie se fait plus conciliant, presque amical.
— Je t’accorde même une seconde circonstance atténuante : tu baises bien. Et de ce point de vue là, c’est vrai que je n’ai toujours pas compris ce qui bloquait Catherine.
L’haleine de Nathalie enrobe ses derniers mots et un doux effluve de menthe monte vers moi. Instinctivement je recule, mais déjà mes mains, mes bras, mes épaules rencontrent la froideur du mur de béton. Elle poursuit d’une voix devenue douce.
— Je dois avouer que les orgasmes qui m’ont habitée lors de nos jeux m’ont transportée bien au-delà des frontières limitrophes du plaisir, dans des pays aux voluptés inconnues. Pourtant, lorsque je t’ai suggéré ce petit jeu, il devait simplement me permettre de te jauger, de te juger.
Une fois de plus la situation m’échappe. Cette femme est redoutable, elle annihile toute velléité de résister. Elle continue de me parler tout bas à l’oreille, d’une voix incroyablement sensuelle.
— J’ai un problème de ...
... conscience Éric. Tu es coupable, mais j’hésite à te condamner. Normalement tu devrais expier ta bêtise seul au fond d’une cellule, ainsi tu aurais du temps pour réfléchir à la portée de tes actes, à ton manque d’empathie, à ton égocentrisme. Peut-être même que cette épreuve te serait salutaire, qu’elle te permettrait de dépasser l’horizon de tes couilles, de t’extraire de ton monde stérile de mâle égoïste, d’explorer les territoires du partage, de l’altruisme, voire même, un jour lointain, d’atteindre la contrée de l’Amour ?
Je voudrais protester, me défendre, réfuter ce réquisitoire, mais aucun son ne sort de ma bouche. Ma détermination est à l’unisson de mes poignets menottés. Et cette voix qui m’hypnotise, et ce parfum qui m’ensorcelle, et ces yeux qui m’éblouissent. Que n’a-t-elle besoin de cordes et de nœuds pour me dominer, sa seule persuasion est la plus puissante des entraves. Déjà de nouveaux liens de paroles suaves s’insinuent dans mon corps soumis et annihilent un peu plus ma volonté de résister.
— Mais en te condamnant, je te perds Éric. Je perds ta chaleur, ta jouissance, ta fougue, ta violence, ta force. Si je te fais enfermer, tu m’échappes, tu t’échappes… en emportant mes fantasmes les plus fous. J’ai besoin de toi Éric, tu es devenu ma drogue et j’ai peur d’être en manque. Je te veux… rien que pour moi.
Pressés contre le mur glacial mes bras s’ankylosent, pendant que la chaleur de ses seins ébouillante ma poitrine. Elle me fascine, elle me terrorise, elle ...