Nuit blanche - Histoires de Sexe

Nuit blanche

... pour réaliser ton Ushiro chose ?
— Non, mais il est important d’utiliser la bonne corde pour chaque usage. Je dispose donc d’un échantillonnage de cordes de différentes longueurs. Celle que je prends maintenant est longue car elle est destinée à enserrer tes bras et ta poitrine.
— Dis donc tu es vraiment devenue une experte !
— Tu n’imagines pas le nombre d’heures d’exercices que j’ai fait avec Nathalie. Je l’ai attachée des dizaines de fois.
— C’est donc en l’attachant que tu as découvert le plaisir des cordes ?
— Non, j’aime encore d’avantage ressentir les cordes sur moi. Les premières fois que Nathalie m’a ligotée j’ai assimilé les cordes à un habit, un habit dédié au plaisir. Après m’avoir attachée de nombreuses fois, Nathalie a commencé à m’apprendre le maniement des cordes. J’ai alors pu mesurer la complexité et le travail que nécessitent la bonne maîtrise des liens. C’est un véritable art. Cette révélation a encore décuplé mon plaisir d’être soumise aux cordes. Maintenant je les porte comme une seconde peau, comme si elles faisaient partie de moi et de mes plaisirs les plus intimes.

Dans les propos de Catherine transparaît tout son bonheur d’avoir découvert le plaisir sexuel. Les cordes l’ont véritablement libérée d’un blocage intérieur. Elle est également fière d’avoir acquis les techniques de base du ligotage et heureuse de pouvoir les expérimenter sur moi. Ses gestes sont précis, rapides et pourtant sensuels. Sans plus chercher à comprendre le scénario ...

... imaginé par Nathalie, je m’abandonne entièrement dans les mains et les liens de Catherine.

— La longueur de cette nouvelle corde me permet d’effectuer plusieurs cercles autour de ton torse à différents niveaux. Comme tu peux le constater, parfois j’enserre uniquement ton tronc, alors que maintenant j’inclus ton thorax et tes bras dans la boucle. Voilà, la corde est en place, mais sans réelle tension.

Mes yeux sont fermés et mon corps m’échappe en douceur. Je laisse Catherine continuer son monologue verbal et gestuel.

— Il y a plusieurs dimensions à un ligotage bien fait. La première est bien entendu l’efficacité de la contention. Mais une fois que cet objectif est atteint on découvre rapidement d’autres dimensions plus subtiles : l’esthétique, la plastique du corps, la sensualité des lignes…

Mon esprit, libéré de toute tension, vogue à l’extérieur de la pièce. Je visualise les flocons de neige sous la forme de doux morceaux de ouates.

— Et bien entendu il y a une dimension psychologique entre dominant et dominé. Cette relation peut être de différents ordres : l’acceptation, la résignation, la résistance, le combat…

Mon corps est recouvert d’une fine couche de neige ; une douce chaleur ouatée continue de m’étreindre.

— Aussi des liens appliqués de manière similaires vont être ressentis totalement différemment selon l’état d’esprit dans lequel se trouve…

Neige, ouate, brouillard, cordes, nuit, des images sans cohérence défilent dans ma tête.

— C’est un ...