1. Ne viens pas


    Datte: 03/02/2021, Catégories: f, ff, ffh, médical, amour, jalousie, Oral fdanus, amourdram, Auteur: Igitur, Source: Revebebe

    Ne viens pas, ne me regarde pas, ne pose pas tes mains sur mon corps. Je suis venue à petit pas. J’ai mis la robe rouge. À travers la fine semelle de mes ballerines je sentais la caresse des graviers qui crissaient sous mes pas. Le château est désert et silencieux.
    
    Je ne viens pas à toi, je passe comme une ombre, l’ombre d’un nuage projetée sur le parterre de rosiers. Je sens déjà ton souffle sur ma peau. N’approche pas tes doigts, je sens tes lèvres sur ma cuisse. Sous la robe rouge. Ta robe rouge. Il n’y a pas eu dans ce salon empire de grande réception, pas de gâteaux, pas de frôlements de corps des danseurs.
    
    Butine-moi, je suis ta fleur, sois mon abeille.
    
    Tu m’as si souvent dit que rien n’est plus suave que la bouche d’une femme sur un sexe de femme.
    
    Vois, je ne porte aucune lingerie sous notre robe rouge, aucune eau de toilette sur ma peau, aucun maquillage, aucun vernis. Je ne sais plus pourquoi nous sommes ici. Des enfants dansent autour de toi. Ce garçon te sourit. Je sens tes doigts qui glissent sur mes fesses comme les gouttes de la pluie sur les vitres des fenêtres du château.
    
    Ne regarde pas ce garçon qui tourne et tourne autour de toi. Mon amie, ma sœur. Il n’y a pas dans ce pantalon que tu déboutonnes la baguette magique qui te fera princesse, juste quelques grammes de chair qui se dressent prétentieusement.
    
    Tu m’as si souvent dit que rien n’est plus doux que les doigts d’une femme sur un clitoris.
    
    Il t’a dit ces mots : « Mon amie, ma sœur, ...
    ... songe à la douceur… » Tu lui as souri comme tu me souriais quand je te récitais le poème en caressant tes seins. Des enfants dansent autour de toi. Non, ne pleure pas. Tes larmes qui glissent sur la robe rouge délavent la couleur en longues traînées blanches.
    
    Dans sa livrée bleue un laquais ce soir a voulu m’offrir sa chair prétentieuse. J’ai pensé à toi, mon amie, ma sœur, et à pleines dents j’ai croqué le fruit et j’ai bu le sang qui jaillissait de la grosse veine percée. Comme il a hurlé ! Comme tu as crié ! Non, ne pleure pas. On m’a attachée sur cette table pendant qu’on emportait le pervers sanguinolent pleurant sa fierté entamée.
    
    Viens ma sœur, mon amie, prends mes seins dans le creux de tes mains, joue encore sur ma peau nue cette sonate que tu as répétée si souvent pour ton concours de piano. Tu me disais que ma peau était le plus bel instrument. Enlève-moi la robe rouge et habille-moi de ton regard. Tu m’avais dit : « Ce n’est qu’une robe de bal, une robe blanche pour mon mariage. » Cette plaisanterie nous avait fait tellement rire. Des enfants dansent autour de toi, les invités me regardent en s’esclaffant, certains chuchotent. Ils se moquent de moi, de mon amour pour toi, du désir de toi qui me consume.
    
    Les costumes noirs ont apporté un énorme gâteau et le long couteau pour le partager. Tu ne me vois pas, plus personne ne me voit, les rires m’ont effacée. Personne n’a remarqué la disparition du couteau, ni mes petits pas dans la foule. Les enfants dansent ...
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