1. Dies illa


    Datte: 25/01/2021, Catégories: f, fh, complexe, vacances, odeurs, Oral pénétratio, mélo, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    ... moments, je prenais possession de son corps, et elle s’offrait entière, débarrassée de toutes ses inhibitions.
    
    Vingt-sept jours par mois nous éteignions la lumière, et pratiquions une ou deux fois par semaine quelques préliminaires timides et un missionnaire sage. Et ces trois jours, que Caroline avait vite, grâce à sa pilule, installé le week-end, nous nous transformions en bêtes lubriques.
    
    Les hommes sont ainsi faits qu’ils poursuivent des buts sans trop savoir pour quelles raisons. Quand Caroline, deux ans plus tard, me parla d’avoir un enfant, cela me sembla raisonnable. Nous gagnions bien notre vie, nous avions démontré notre capacité à vivre ensemble. L’étape suivante était logique. Je me rendais donc aux arguments de ma tendre compagne, sans trop mesurer ce que ça voulait dire. La seule pensée que j’eus fut : ça fera sans doute plaisir à ma mère. Quand l’un de mes collègues m’interrogea :
    
    — Et tu n’as pas peur, de devenir père ?
    
    Je répondis en haussant les épaules. En vérité je n’imaginais même pas ce que ça voulait dire.
    
    Nous modifiâmes un peu nos habitudes : nos week-ends érotiques étaient par nature inféconds. L’arrêt de la pilule les rendit aléatoires, mais Caroline était si contente qu’elle se déchaînait plus encore. Puis elle commença à avoir des nausées… Alors mon côté affectueux, prévenant, inquiet, prit le dessus.
    
    Ma science des massages tendres, mes caresses douces, mes baisers rassurants trouvèrent tous leurs usages. Non, elle n’était pas ...
    ... grosse, elle était magnifique. Et oui, je m’occuperais des courses, repose-toi, mon ange, je sais que tu es fatiguée.
    
    Je lui cachais, sous cette gentillesse pur sucre, une inquiétude diffuse, un malaise grandissant dont je ne comprenais pas la cause, et que je mis sur le compte de la semi-abstinence que sa grossesse m’imposait. J’avais perdu l’habitude.
    
    Mais si j’avais été honnête j’aurais su que ce n’était pas ça. Pas ça seulement.
    
    Angoisse sourde devant le lit d’enfant. Embarras devant ces éléphants grotesques qu’elle avait choisis pour le papier peint. Pour me faire pardonner mon manque d’enthousiasme, je m’occupais seul des travaux de tapisserie. Plus j’avançais dans cette tâche plus ces dessins mal tracés me semblaient sinistres. Sensation d’encombrement devant la foule d’appareils ménagers : chauffe-biberon, mixer, stérilisateur chimique… Je passais mon temps à essayer de leur trouver une place, il me semblait sans cesse me cogner à l’un d’eux. Caroline prenait ma nervosité comme un écho à la sienne. Aujourd’hui je pense presque que c’était le contraire, que sans moi elle eut été sereine.
    
    J’avais, en géniteur modèle, suivi les deux heures de préparation à l’accouchement prévues pour les pères à la maternité. Ce fut là que je commençai à comprendre. Les autres hommes, tout gauches et empêtrés qu’ils soient, paraissaient émerveillés par ce qui allait leur advenir. Malgré les explications de la sage-femme, tout cela me semblait abstrait. Étais-je, moi, concerné ...
«1...3456»