1. Grands moments de solitude (7)


    Datte: 17/01/2021, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Exorium, Source: Hds

    ... la remplacer sans m’être, jusque là, jamais résolue à le faire. J’étais garée assez loin et le temps que je fasse l’aller et retour, un car de bonnes sœurs – elles étaient pas loin d’une trentaine – avait envahi le hall. Elles discutaient, par petits groupes, au milieu desquels je me suis frayé tant bien que mal un passage jusqu’au monumental escalier qui menait aux chambres. J’en avais gravi pas loin de la moitié quand cette fichue valise s’est brusquement ouverte. Et carrément, hein ! Tout a dégringolé : mes sous-tifs, mes petites culottes, mes affaires de toilette et… mes godes. Il y en a un qu’a descendu trois marches, posément, une à une, tandis qu’un autre s’est allègrement précipité en bas et est venu finir sa course aux pieds de l’une des bonnes sœurs. Vous auriez entendu ce silence ! Et tous ces regards, profondément réprobateurs, levés sur moi, accrochés à moi.
    
    – Oh là là ! Tu devais pas en mener large.
    
    – Non ? Tu crois ? J’ai tout ramassé, en catastrophe, le plus vite possible, à la va-comme-je-te-pousse, tout réenfourné, n’importe comment, en vrac, dans ma valise. Bon, mais restait quand même le gode-sauteur, là-bas, tout seul. Loin. Si loin.
    
    – Lequel c’était ?
    
    – Gabriel. Le « devant-derrière ». Qu’il a pourtant bien fallu que j’aille chercher ! J’ai pris mon courage à deux mains, j’ai respiré un grand coup et je suis descendue dans la cage aux cornettes. En m’efforçant de ne pas les regarder. De ne voir que lui. Uniquement lui. Je m’en suis ...
    ... approchée. Tout près. Encore plus près. Là. J’y étais presque. Un bout de pied l’a poussé vers moi. Dont la propriétaire a clamé bien fort, bien sonore. « Tu n’as pas honte, grande dégoûtante ? » J’ai détalé sans demander mon reste. Mais, une fois la porte de la chambre refermée, j’ai été prise d’une de ces crises de fou rire ! Je pouvais plus m’arrêter.
    
    – N’empêche que t’as dû t’en ramasser plein la tête après !
    
    – Ah, ça c’est sûr ! Moi et tous les jeunes d’aujourd’hui. Tous des dépravés ! Des pervers ! Bon, mais ça, après ! Je m’en fichais après. J’étais plus là. Elles pouvaient bien raconter ce qu’elles voulaient.
    
    Pauline a pris en mains le gode coupable, lui a flanqué une petite claque. Tout au bout. Sur la plus grosse de ses têtes.
    
    – Méchant ! Tu te rends compte dans quelle situation tu l’as mise, ma copine ? Tu l’as fait exprès, je suis sûre.
    
    Et on a, tous les quatre, éclaté de rire.
    
    * *
    
    *
    
    – Bon, ben ça y est ! C’est fini.
    
    On venait de refermer la porte. On regardait la mer. La voiture était chargée, mais on n’arrivait pas à se décider à monter dedans.
    
    Pauline a encore répété. Au moins pour la dixième fois.
    
    – Bon, mais c’est sûr, hein ! On s’installe ensemble en septembre.
    
    Mais oui, c’était sûr, oui !
    
    C’est Julien qui a posé la question.
    
    – Et avant ?
    
    – Avant ? Comment ça, avant ?
    
    – Le reste de l’été. Vous faites quoi ?
    
    Rien de spécial. Personne. Chloé suivrait sûrement ses parents à la campagne. Sûrement. Pauline, elle, elle ...