Le dégel - Histoires de Sexe

Le dégel

... sujet de front, chacun fait des compliments sur l’épouse de l’autre. J’en profite pour parler de ma théorie sur le bonheur conjugal que peut apporter des tromperies assumées.

— Alors cela a dû être très bien au retour de votre stage.

Voilà ce qu’il me dit, d’un air complice que j’apprécie. Une façon de me faire comprendre qu’il sait tout. Mais je signale que pour nous cela va être la première fois en couple.

— Nous aussi. D’ailleurs, comment avez-vous pensé organiser cela ? Il faudrait une certaine intimité.
— Rassurez-vous. Que pensez-vous si nous profitions de la nuit pour faire connaissance ? Chaque couple dans sa chambre ?
— Parfait.

Voilà ungentleman agreement qui m’enlève une épine du pied.

La visite des boutiques se termine au resto. Il y a beaucoup de monde, mais la disposition des tables entre banquettes permet une certaine intimité. Nous dînons légèrement. Chacun tient à rester "en forme". Nous buvons, mais juste ce qu’il faut pour se désinhiber en douceur. Pas question de trop boire et de "bander mou". Alban est à côté de ma femme, en face. Anaïs à côté de moi. Une certaine complicité s’installe. Valériane pose sa main sur la cuisse de son voisin. Il fait de même. Elle se penche pour lui accorder un baiser. Nous faisons de même. C’est délicat. Pas vulgaire. Je regarde, et je vois pour la première fois ma femme en "mode séduction". Elle a dû en conquérir, des hommes ! Un baiser n’est rien, mais chacun sait que c’est une offrande.

De retour à la ...

... maison, les femmes – que chacun de nous a prévenues – montent pour aller dans les chambres après un « Ne tardez pas trop… » de la mienne qui est le plus beau des aphrodisiaques.

Pendant les quelques minutes que nous nous accordons avant de les rejoindre, Alban et moi échangeons les documents qui montrent que nous sommes clean. C’est Valériane qui a eu cette idée. Elle a raison : cela favorise une vraie liaison sans le souci de cette capote et des restrictions.

J’entre dans la chambre d’amis pendant qu’Alban pousse la porte de ma chambre. Tout se passe bien. Je vais retrouver ma maîtresse d’un soir que je rêve de reconquérir alors qu’à côté, juste derrière ce mur, ma femme va faire connaissance avec son amant.

Anaïs m’attend. Elle est en nuisette et semble soulagée que ce soit bien moi.

— Tout s’est bien passé ? Il est avec ta femme ?
— Oui. La nuit est à nous. Le temps de prendre une douche et je suis à toi.

J’effleure ses tétons qui pointent comme une promesse et me précipite sous la douche.

— Mais que fais-tu ?

De retour dans la chambre, je découvre Anaïs l’oreille collée contre le mur qui nous sépare de l’autre chambre.

— Je me demandais… Je voulais savoir comment… ce qu’ils font… si cela se passe bien… Tu m’as bien dit qu’Alban s’était dirigé facilement vers la porte de votre chambre. Il n’a rien dit ? Il n’a pas parlé ?
— Écoute, non, rien. Mais il m’a souri. Tu crois qu’un homme qui sourit alors qu’un autre franchit la porte où sa propre femme ...