Julie et Mariam (4)
Datte: 04/01/2021,
Catégories:
Erotique,
Auteur: ballhin, Source: Xstory
... regretter son geste. Eh zut !
— J’ai... faim, Julie. On va manger ? chuchote-t-elle dans un souffle.
Enfin, elle baisse les yeux, comme gênée par cet instant si particulier et sort. Ai-je fait quelque chose qui la froissée ?
* * * *
Attablées face à face, la tête basse, le repas a débuté dans un silence pesant. La fourchette de Mariam virevolte avec dextérité, ne laissant aucun doute sur le sort réservé à son contenu. De mon côté, elle tourne autour de ma salade composée sans jamais se poser ; mon estomac est noué et mon cerveau joue à Tetris avec mes émotions.
— Désolée, Julie, je ne sais pas ce qui m’a pris ! s’excuse Mariam, d’une petite voix. Ne va pas croire que je... ce n’est pas dans mes habitudes de...
À ces mots, je lâche ma fourchette dont le bruit métallique résonne dans toute la salle. Une partie des convives se retourne. J’ai l’impression que tous ont entendu notre conversation et j’ai honte de ce qu’ils pourraient penser de moi. Je fronce les sourcils et d’un geste lui demande de parler moins fort. Mariam se fige.
— Excuse-moi, je n’avais pas l’intention de t’offenser..., reprend-elle à voix basse, je ne ...
... sais pas ce qui m’a pris.
Elle se mord la lèvre inférieure et doit penser que j’ai vécu ce moment comme une agression. Mon cœur s’emballe de nouveau, je pose ma main sur la table, près de la sienne, mais pas trop, on nous regarde. Les mots se bousculent dans ma tête et je me penche pour répondre.
— Non, non... pas de problème, dis-je pour la rassurer.
C’est un mensonge éhonté, je suis tiraillée par le désir de lui révéler toute la palette d’émotions ressenties lors de cet incident et mes envies. Un véritable combat entre mon cœur et mon âme que je n’ai pas la volonté de trancher. L’argumentaire trouvé la veille sur mes réactions face à cette femme était parfait, depuis l’épisode de la douche, il s’est effondré comme un château de cartes. J’aimerais tellement qu’elle exprime ce que j’ai vu dans ses yeux.
— Enfin, pour être honnête avec toi. Une fois, j’ai embrassé une femme quand j’étais à la Fac, mais on était pompettes toutes les deux, ça ne compte pas, hein ?
Je souris et émets un petit rire nerveux. J’aimerais continuer cette conversation, mais l’horloge du restaurant nous rappelle à l’ordre ; nous devons retourner en séance.