Fille du Ciel I - Histoires de Sexe

Fille du Ciel I

... doucement. J’ai l’impression d’avoir rêvé de ce paysage. Ces orgues de basalte, ces rochers rouges, cette végétation touffue et odorante, c’est comme ci j’étais déjà venue.

Un trouble indéfinissable s’emparait de nous, je sentais contre moi le corps parfumé de Mariko, et je n’osais faire un mouvement, de peur de briser le charme de ce moment. Lorsqu’elle se tourna vers moi, l’attente que je lus dans ses yeux ne laissait aucun doute, et lorsque je me penchai vers elle, ce fut tout naturellement que ses lèvres vinrent à la rencontre des miennes.

Ce premier baiser restera toujours présent dans ma mémoire : la douceur de ses lèvres, l’odeur subtile qui se dégageait d’elle, mêlée au parfum du thym et du romarin tout autour de nous, jamais je ne pourrais les oublier.

Ce fut-elle qui se détacha de moi, subitement, le rouge aux joues :

— mon dieu, je suis vraiment désolée, qu’allez-vous penser de moi, nous nous connaissons depuis une heure à peine et je vous embrasse comme si nous étions fiancés !
— Mariko, lui répondis-je, vous avez quarante ans, moi j’en ai quarante-huit, ne croyez-vous pas que nous pouvons faire ce qui nous plaît sans attendre la bénédiction de nos parents ? Regardez autour de vous, ce paysage, ce soleil ; personne ne vous surveille, je suis là pour votre plaisir, vous avez l’air heureuse, alors, profitez-en ! Venez avec moi, nous allons descendre jusqu’au lac, je connais un petit coin tout à fait paradisiaque.

Remontant dans le camping-car, nous ...

... descendîmes la colline par un chemin défoncé, mais praticable, et arrivâmes bientôt à quelques mètres de l’eau. Une sorte de petite plage de gravier rouge, isolée par un rideau de peupliers et de tamaris, se cachait là, occupée par deux aigrettes qui s’envolèrent à notre approche avec un cri de protestation.

Mariko se précipita, pieds nus, vers l’eau qui clapotait paresseusement et y trempa la main.

— Mais elle est délicieuse, dit-elle, peut-on s’y baigner ?
— Bien sûr, répondis-je. Il faut seulement éviter les rochers, car ils sont couverts de moules, qui coupent comme des rasoirs.
— Mais je n’ai pas de maillot de bain !
— Moi non plus, mentis-je, mais ce n’est pas ça qui va m’arrêter !

Joignant le geste à la parole, je me débarrassai en un tournemain de mes vêtements et, sans lui laisser le loisir de me répondre, je me précipitai à l’eau en criant comme un gamin !

Tout en nageant pour m’éloigner du bord, je risquai un coup d’œil en coin vers Mariko, curieux de voir sa réaction… Celle-ci ne se fit pas attendre, et, c’est d’un peu plus loin que je ne l’eus souhaité que j’assistai à un strip-tease en règle. Ma passagère se retrouva bientôt dans le plus simple appareil et, avec le plus parfait naturel, me rejoignit sans plus attendre, fendant l’eau d’une indienne souple et efficace.

— Vous avez raison, Yves, elle est vraiment délicieuse !

Nageant côte à côte, je pouvais apercevoir, en ayant l’air de regarder ailleurs, le corps bronzé de Mariko glisser dans ...