Je vais et je viens
Datte: 19/12/2020,
Catégories:
fh,
odeurs,
Oral
poésie,
Auteur: FloFlo, Source: Revebebe
... reins, je retire mon sceptre de ce chaud réceptacle qui l’emprisonnait avec ravissement et, avide, affamé, je viens placer mon visage à l’abri de cette belle croupe, entre les remparts formés par ces deux cuisses bien bombées. Je suis aux anges. Quelle vision ! Je ne peux masquer mon contentement. À mon aise, je souris devant ce spectacle qui me comble.
D’un souffle léger, j’effleure ce buffet de gourmandises. Je me délecte à l’avance. Du bout de ma langue qui sait parfaitement se faire timide, je me fraye un chemin à travers ce feuillage clairsemé jusqu’au mets suprême que je viens humecter avec délicatesse. Ce bouton des délices.
Après la violence procurée par mes attaques renouvelées, je sais maintenant apaiser ce paysage de prédilection par une coulée de salive et des baisers doux et tièdes. Je me sens ange et démon. J’ai, en moi, à la fois la puissance et la délicatesse. Tour à tour, je peux souffler le chaud et le froid. Tempête ou fine ondée. Soleil régénérateur ou chaleur insupportable.
Je façonne le monde. J’esquisse, je dessine, je laisse deviner, je frôle, j’envisage. C’est peu à peu que je fais monter l’envie irrépressible afin d’être supplié et que ma fougue non refrénée soit acclamée, approuvée.
Du plat de ma langue, je savoure ce fruit défendu qui n’est réservé qu’à moi, à moi seul, du moins je veux le croire. Je balaie ce petit mont caché dans la vallée, je le lisse, le lèche et le re-lèche. Ma langue s’agace d’elle-même, impossible à ...
... maîtriser, elle dévoile sa vraie personnalité à l’égal des folles pensées qui s’emparent de tout mon être, la voici qui claque, qui fouette, qui gifle, qui tapote, qui titille et qui finit par s’enfoncer, curieuse exploratrice dans ce goulet des délices. Elle va loin dans cet antre si convoité.
Ressentir le corps de la femme comme s’il était la représentation de l’univers. Oh ! Quel plaisir d’être le maître de ce monde recelant tant de mystères ! De gourmet qui sait sentir, humer, savourer et déguster, je deviens gourmand puis vorace, je mange à pleine bouche, je bouffe, je me goinfre, je m’en fous partout, j’y vais avec les mains. N’y tenant plus, c’est mon visage tout entier que je trempe dans ce plat aromatisé à souhait.
Les odeurs fortes et suaves à la fois me saoulent, me font suffoquer, m’envoûtent et finissent par m’emporter vers d’autres paysages imaginaires, des forêts de pins, des mousses détrempées, des garrigues sauvages, des rosiers délicats. Je suis ivre de ce monde-là qui sait mettre mes cinq sens en émoi.
La grosseur de mon sceptre me donne, soudain, l’impression de défaillir : il me faut délaisser ce succulent repas de gastronome et, d’un geste leste, je viens me blottir contre ce cul du bonheur, mon pieu de lui-même regagne sa tanière.
Les mains bien à plat, à nouveau, sur ces hanches épanouies, je m’enfonce d’un coup au plus profond de cette croupe majestueuse. Oh ! Là, je suis bien ! Là, je suis homme. Un coup ! Deux coups ! Que l’offensive est rude ...