1. Lourdes et les tapas


    Datte: 12/12/2020, Catégories: fh, jeunes, copains, amour, Masturbation portrait, amiamour, Auteur: Mickael G., Source: Revebebe

    ... et Lourdes autour de nous, le fromage et le dessert, le beurre, l’argent du beurre et même la fille de la crémière.
    
    — Bon, finalement, puisque vous avez réussi à me supporter aussi facilement, pourquoi ne pas récidiver ? Si nous passions tous les quatre nos prochaines vacances ensemble, avais-je dit l’air de rien, alors que le silence à table devenait pénible. Je m’occupe de tout, location, transport et « Noutella ». Ça vous tente ?
    
    Anne-Sophie et Elodie levèrent la tête et me regardèrent avec un immense sourire complice, Lourdes les prit de vitesse et me sauta au cou pour m’embrasser.
    
    — Ah, ça c’est oune soupère idée. Et pouis tou as raison. Les copines, c‘est comme les tapas qu’on mange chez nous. Il y en a toujours oun que tou préfères mais si les autres ne sont pas autour dans l’assiette, ce n’est plous aussi bon !
    
    Sans rien dire, on s’est tous compris. Anne-So a beaucoup ri et, pour la première fois, je vis Elodie baisser les yeux en rougissant. Je venais de marquer un deuxième point. Et de me faire deux meilleures alliées incontournables.
    
    ***
    
    J’avais souvent revu Lourdes après ces vacances. Nous passions ensemble de longs moments à refaire le monde, à parler d’histoire, de littérature, de science… Discrètement, elle suivait mes affaires de cœur, comme une grande sœur ou une confidente. C’était, d’ailleurs, notre seul vrai sujet de désaccord : elle était persuadée qu’Elodie n’attendait plus de moi qu’une belle déclaration d’amour, j’étais certain de ...
    ... n’être encore pour elle que le meilleur copain du monde.
    
    — Mais qu’est ce que tou risques à lui parler ? s’impatientait-elle un peu plus chaque jour.
    — Je risque que je ne pourrais pas supporter qu’elle me réponde non. Et puis, je ne le sens pas. Voilà. Alors, Je préfère attendre encore un peu.
    
    Pourtant, le temps commençait à presser. L’époque bénie de l’insouciance n’avait que trop duré et l’heure des séparations se profilait déjà à l’horizon.
    
    Anne-Sophie d’abord, qui partirait bientôt aux USA pour un post-doctorat. Et il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que les américains sauraient facilement la convaincre de rester.
    
    Lourdes ensuite, qui en avait presque fini avec son cours de littérature française et s’était mis en tête de retourner poursuivre je ne sais quelles études d’histoire de l’art à Madrid.
    
    Et enfin Elodie, qui, comme moi, allait devoir trouver un poste pour l’année prochaine… quelque part… en France… ou en Europe… ou plus loin encore…
    
    Même si nous n’en avions jamais parlé ouvertement, Lourdes n’ignorait rien de tout cela. Elle qui connaissait déjà la déchirure de l’éloignement pressentait avec acuité ce qui allait arriver.
    
    — Je sais très bien ce qui va se prodouire et, si je souis infirmière, je ne fais pas la psychiatrie.
    
    Mais nous ne pouvions pas nous comprendre : elle vivait à cent à l’heure et ne savait que foncer ; la crainte de découvrir que, finalement, tous mes espoirs n’étaient qu’illusions me paralysait.
    
    — Bon, ...
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