1. Le Creuset des Âmes


    Datte: 06/12/2020, Catégories: fh, ff, jeunes, inconnu, amour, Oral pénétratio, nopéné, gifle, init, nonéro, confession, Humour policier, sf, Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    Avant-propos.
    
    Ce texte était destiné à un concours, Quatre Temps, qui ne verra certainement jamais le jour. Quatre histoires indépendantes, se déroulant chacune lors d’une saison différente, quatre histoires sans faits ni personnages qui les relient, sauf… qu’elles possèdent quand même un point commun.
    
    — Bonsoir, vous pourriez baisser légèrement le son, s’il vous plaît, certaines personnes n’apprécient guère.
    — Désolée, je peux le couper totalement si vous voulez.
    — Non, au contraire, elle s’endort mieux quand elle écoute ce morceau.
    — En effet, j’ai remarqué depuis longtemps.
    — Vous en connaissez la raison ?
    — Oui, mais c’est une très longue histoire.
    — La nuit est parfois très, très longue ici et je m’ennuie, si une urgence m’appelle, on me bipera.
    — Alors je m’en vais vous la narrer telle qu’elle me l’a contée.
    
    ~~~
    
    ~~
    
    — Ils vécurent ensemble cinquante et un ans, c’était mes grands-parents. Ensemble ils visitèrent le monde, inséparables. Et elle espère maintenant le moment de le rejoindre, là où il se trouve, elle sait qu’il l’attend pour jouer encore une fois en son honneur.
    — Quelle belle histoire, dit l’infirmière en s’épongeant les yeux. Mais quel est ce morceau si particulier ?
    —La Sérénade de Schubert.
    
    ###########
    
    Ils regardaient la légiste s’affairer autour du cadavre, un gars nommé Gérard Duval, quarante-sept ans selon ses papiers. Cheveux rares et bruns, la tronche en très mauvais état, il semblait avoir heurté le poing de Mike Tyson ...
    ... de plein fouet.
    
    Sa femme, Gisèle, un peu plus jeune que le mari, pleurait et reniflait, assise sur une chaise, le visage couvert d’ecchymoses et les vêtements déchirés tachés de sang.
    
    Un policier en tenue, bedonnant et le visage rubicond, s’approcha.
    
    — Désolé, Luc, je n’ai pas pu le retenir, il insistait pour vous voir.
    
    Le flic en civil grogna une réponse évasive. Jeune et baraqué, il mâchouillait une brindille ; difficile de s’arrêter de fumer.
    
    — C’est moi, monsieur le commissaire.
    — Inspecteur principal. Et c’est vous qui quoi ?
    — C’est moi qui l’ai tué.
    
    Le flic soupira et s’intéressa au gars qui venait d’apparaître devant lui. Difficile de lui donner un âge, vu ses longs cheveux où pointaient quelques fils de gris et une barbe qui lui mangeait la moitié du visage. Au pif entre trente-cinq et quarante ans.
    
    Des vêtements propres, mais rapiécés de partout sous une grosse doudoune aux multiples éraflures, – incongrue en cette belle et chaude journée de mi-octobre – de grosses chaussures aux lacets dépareillés, un bonnet aux couleurs passées enfoncé sur la tête. Il serrait contre lui un chien de race indéterminée et blessé à la patte.
    
    C’était bien sa veine, une affaire qui semblait toute résolue d’avance, une femme venait de retrouver son mari, mort dans le hall d’entrée, la gueule en vrac, baignant dans son sang.
    
    Elle-même couverte de sang, pas de quoi se creuser la tête, elle venait d’estourbir son Jules.
    
    Et maintenant voilà qu’une sorte de SDF ...
«1234...12»