1. En coups de vent


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, bizarre, cérébral, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    ... ce qu’elle fit de bonne grâce. Quand elle fut complètement nue, je la conduisis à la salle de bain pour qu’elle se douche. Elle adorait l’eau et l’eau la rendait toujours plus belle. Quand elle fut bien mouillée, je pris les feuilles d’un ouvrage que j’avais préalablement découpé (« Les 11000 verges » de Guillaume Apollinaire) et je les appliquai de façon à couvrir complètement son corps avec les pages. Puis nous sommes revenus dans la chambre, j’ai mis en route les ventilateurs. Et la féerie a commencé.
    
    D’abord, les feuilles ont séché sur son dos et elles se sont envolées. Le strip-tease commençait. Les feuilles laissaient découvrir peu à peu son corps. Et bientôt il n’en resta plus qu’une, bien collée sur sa vulve humide sur laquelle on pouvait lire ce passage :
    
    C’était vraiment le moment de détacher les rideaux. Ils se ruèrent sur Lucie, lui prodiguant les mille caresses du vent. Ses seins, ses fesses étaient chahutés par le doux textile. Ce contact incessant et incessamment rompu lui arrachait des cris de jouissance que je n’aurais jamais pu lui faire connaître dans nos ébats. Elle tremblait de tous ses membres et l’orgasme fut atteint quand un des rideaux s’engouffra entre ses jambes pour y rester définitivement attaché. Je me gardai bien d’intervenir tant le tableau me donnait de l’émotion. Je débranchai tout de même les ventilateurs ; j’avais peur qu’elle tombe malade.
    
    Quelques années plus tard, nous avons continué notre histoire d’amour, à distance. Elle ...
    ... vivait à Lyon et moi j’étais professeur sur la côte picarde. Elle vivait avec Edgard, un ami à moi, et moi avec Clémence, une copine à elle. Mais quand on se revoyait, nos compagnons de vie avaient l’intelligence de comprendre qu’ils devaient s’éclipser.
    
    En juin dernier, j’adressai à Lucie une invitation dans les formes pour une soirée en souvenir de nos souvenirs. Clémence était partie chez ses parents. Tout était prêt. J’avais passé plusieurs jours à élaborer mon projet en commençant par un échafaudage, compliqué à monter parce qu’il fallait qu’il soit à la fois stable et d’une dimension précise au millimètre près. Mais je l’avais testé quelques jours auparavant ; j’étais confiant et même complètement sûr de mon fait. Pourtant quand j’accueillis Lucie dans la petite gare du Tréport-Mers, je la pris dans mes bras avec une telle fougue qu’elle en tomba du marchepied. Tant il est vrai que j’étais nerveux.
    
    Je ne lui expliquai pas tout, mais lui demandai de bien vouloir revêtir les habits à la fois amples et peu résistants, légèrement décousus, que j’avais minutieusement préparés pour elle. Une tunique bouffante et rapiécée à la va-vite, une fragile jupe en soie sans élastique, un vieux pull en laine bouffé par les mites et une longue cape déjà lacérée. Sans aucun dessous. Elle crut à un bal masqué, mais je la détrompai.
    
    Il nous fallut atteindre une petite falaise distante d’à peine cinq kilomètres de mon habitation. Et c’est là qu’elle découvrit mon échafaudage sur le site ...