Antoine
Datte: 04/12/2020,
Catégories:
fh,
init,
conte,
fantastiqu,
initiatiq,
Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe
... baskets, ce n’est pas le mieux. Enfin, le tee-shirt avec marqué dessus "Je n’aime que les gros nichons", là encore, ça marche sur les adolescentes. Une chemise – repassée cela va de soi – est de meilleur goût.
— Super… va falloir que je refasse toute ma garde-robe.
Antoine resta silencieux une seconde puis s’exclama :
— Voilà que je parle comme une gonzesse maintenant ! Vous avez fait de moi une fille !
— Non, Antoine. J’essaye juste de t’apprendre à te camoufler pour mieux attirer les canards afin que la chasse soit fructueuse.
— Ce sont les femmes que vous identifiez à des canards ? s’étonna Antoine.
— Oui, bon, je l’admets, ma métaphore n’était peut-être pas la meilleure, mais l’idée y était.
Antoine haussa les épaules puis souffla :
— Donc, aujourd’hui, shopping. Faisons chauffer la carte bleue.
Antoine ne rentra chez lui qu’en milieu d’après-midi, les bras chargés de paquets. Il lui fallut deux heures pour ranger sa penderie – il dut trier tous ses vêtements. Ensuite, il partit donner les habits inutiles à des bonnes œuvres puis revint chez lui pour faire un brin de ménage. Une fois l’aspirateur rangé, il s’affala sur le lit, éreinté. Il passa la soirée seul à se reposer et en fut ravi. Il se regarda un film puis s’endormit avec bonheur. Le lendemain, en sortant le café de son placard, il trouva une carte posée près de lui. Cela le fit sourire. Il s’assit avant de la déplier.
« Un colis s’impatiente sur ton paillasson. »
Ah bon ? Pensa Antoine ...
... en souriant. La tournure de la phrase l’avait fait tiquer. Un colis impatient ? C’était étrange. Il s’attendait donc à voir un être humain, une femme, peut-être, mais fut déçu de constater que ça n’était qu’une tournure littéraire, car il s’agissait bel et bien d’une boîte sans vie. Curieux, il ferma la porte en la poussant du pied, trop concentré par son cadeau pour se préoccuper du boucan que fit la porte en claquant. Alors que sa machine à café lui préparait sa boisson chaude du matin, Antoine ouvrit le paquet et son contenu exacerba plus sa curiosité qu’il ne la contenta : des menottes. Il les sortit et les regarda en souriant.
— Votre désir de me dominer est maintenant plus qu’évident ! s’exclama Antoine.
— Moi ? Je te domine ? Depuis quand ? répondit la voix de la femme.
— Allons, à quoi cela va-t-il servir ?
— Antoine, je croyais que tu avais compris, dit la femme avec douceur, mais fermeté. Jamais je ne viendrai en personne te voir. Ce n’est donc pas pour moi que tu t’attacheras.
— Oui, enfin, je m’attacherai sur votre ordre. Alors même si c’est une autre femme qui est présente, ça revient au même. Ce cadeau vient de vous, c’est tout ce qui compte. Et puis, pourquoi le niez-vous ?
— Parce que je ne cherche pas à te dominer ! s’exclama l’inconnue.
— Vous ne devriez pas refuser d’admettre vos envies, surtout lorsqu’elles sont aussi évidentes !
— Antoine ! Je ne cherche pas à te dominer, c’est la vérité. C’est pour ton apprentissage et pour rien d’autre.
— Que ...