1. Synéisaktisme à Montsoreau


    Datte: 03/12/2020, Catégories: fh, 2couples, couplus, piscine, forêt, voyage, pénétratio, lettre, Auteur: SophieF., Source: Revebebe

    ... Voilà qui est gentil au possible, n’est-ce pas ?
    
    Nous déjeunons dans un des restaurants du village. Chloé, qui a acheté la brochure consacrée à l’histoire de l’abbaye, la feuillette en attendant qu’on nous serve.
    
    — Voilà, dit-elle enfin, je trouve ce que je cherchais. Rappelez-vous ce que la jolie guide aux jolis cheveux roux nous a dit tout à l’heure. Je lis : « Robert d’Arbrissel pratiquait le synéisaktisme, une ascèse qui vise au salut de l’âme par une mortification de la chair à l’épreuve de la mixité. Il s’agissait pour lui de résister à ses tentations charnelles en passant volontairement ses nuits parmi les femmes. » Il faut bien comprendre : dans le lit des femmes. Amusant, non ? Tu ferais ça, toi, Antoine ?
    — Oh ! Fastoche, si c’est toi qui es dans mon lit…
    — Mufle ! Infâme saligaud ! Je te déteste !
    — Pardon, ma chérie. Je rigolais, évidemment. Ce sera très difficile pour moi de mortifier ainsi ma chair aux côtés de la divine Laura, mais je veux bien essayer si tu fais pareil avec Alex.
    — Antoine, mon amour, tu nous proposes « le pain de douleur et l’eau de tristesse », comme nous a dit la guide en nous parlant de la Règle Monastique ; mais ce sera tellement agréable quand ça finira ! Vous êtes d’accord pour essayer ? nous demande-t-elle.
    — Bof…
    — Pas enthousiaste, hein, Alex ? Et toi, Laura ?
    — À vrai dire, pas emballée, moi non plus. Mais si ça ne dure pas trop…
    
    Le repas terminé, nous descendons à Montsoreau. Il s’agit de visiter le château, mais ...
    ... auparavant il nous faut prendre possession de la maison louée pour le week-end par Antoine et Chloé, rue de l’Église. La propriétaire nous y attend, nous fait visiter et nous laisse les clés. Aussitôt après, parce qu’il faut savoir attendre, comme dit Antoine, nous longeons la Loire en crue pour nous rendre à pied au château. La visite nous déçoit, l’exposition en cours n’ayant rien à voir avec l’Histoire, que le célèbre roman d’Alexandre Dumas a déjà pas mal mise à mal, d’ailleurs. Chloé nous lit en effet ce qu’en dit le guide vert Michelin : « L’héroïne du roman d’Alexandre Dumas avait pour amant le beau Bussy d’Amboise, attiré dans un traquenard et assassiné par son mari au château de la Coutancière (sur la rive sud). Malgré ce drame, elle n’en vécut pas moins en fort bonne harmonie avec son époux, et ce durant plus de quarante ans. »
    
    — Amusant, conclut-elle.
    
    Le boucher de la place du Mail vend des plats tout préparés, qu’il suffira de réchauffer. Il y a des fruits dans l’épicerie voisine. On y trouve même des tee-shirts que décore la façade du château. Antoine tient à en offrir à chacun de nous et en prend aussi un pour lui.
    
    — Ce sera notre tenue, ce soir, annonce-t-il. Avec rien d’autre, bien entendu.
    
    L’épicière se met à rire. Son mari (je suppose que c’est son mari) qui en porte un (de tee-shirt, excuse le style) me regarde avec convoitise. Nous regagnons la maison, qui est toute proche.
    
    — Allez, tous en tee-shirt ! ordonne Antoine. Viens çà, Manon, que je ...
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