1. To feel, felt, felt


    Datte: 30/11/2020, Catégories: forêt, campagne, danser, nopéné, exercice, délire, Auteur: Naliah, Source: Revebebe

    ... destination initiale. Je laissai éclater mon rire et m’élançai à travers les arbres, battant l’air de mes bras, comme si mon corps se livrait à une chorégraphie simpliste. Mes pointes de pieds foulaient le tapis herbeux, se heurtant de ci de là à des morceaux de branchage tombés avec le vent. Pour moi, tout n’était plus que mouvement.
    
    Un contact : le tissu humide frottant sur la poitrine tendue par la lactation, peau hérissée de chair de poule. Les mouvements de mes bras associés à mes pas de danse sauvage tiraient le débardeur, qui me collait à la peau sous l’effet de la pellicule d’eau couvrant mon épiderme. Le contact de la toile agitée par le balancement de mes hanches, le glissement du tissage mouillé sur les côtes, caressant rêchement la peau transie.
    
    Le clapotis de la pluie charmait mes oreilles, et les gouttes semblaient éclater sur ma peau en une myriade de doigts agiles, dont les projections m’entouraient d’une aura étoilée. La pluie continuait de tomber, imperturbable ; et moi, je continuais de danser – enfin, de sauter – en valsant, en des mouvements qui me semblaient gracieux dans l’exécution. L’éclair argenté de mon collier virevoltait au rythme de ma danse, comme mu d’une volonté propre. J’écartai mes bras en offrant mon buste au ciel, la tête dans les nuages, le tissu plaqué sur ma poitrine qui était parcourue de picotements. J’arrachai les attaches qui maintenaient mon soutien-gorge, et après une pirouette aussi technique que surnaturelle pour ...
    ... m’en défaire, il tomba au sol, sur les lieux du forfait. Je me sentais libre, exposée à cette eau tiède, exposée dans l’air, légère et sereine.
    
    Un léger souffle de vent fit bruire les feuilles. Les mèches trempées vinrent fouetter mon visage et je passai une main dans mes cheveux pour les dégager, compressant à nouveau ma poitrine mise à nu sous le tissu irritant. La lente coulée de l’eau céleste sur mes jambes, hérissant la peau, me faisait frissonner. Ma peau irradiante chauffait l’eau, qui dégoulinait doucement dans l’intérieur de mes cuisses, m’arrachant un léger tremblement et un semblant de somnolence.
    
    Le short collant devenait lourd, malgré la faible quantité de tissu au final. Il restreignait mes gestes amples, agrippant la cuisse à chaque montée de jambe jusqu’à bloquer l’une de mes pirouettes cabalistique, me faisant ainsi trébucher au sol. Furieuse, j’essayai de retirer ce vêtement traître mais mes hanches m’en empêchèrent. De plus en plus frustrée, j’entrepris de dé-zipper la languette crantée qui me serrait la taille, m’emmêlant les doigts sur cet appendice de métal rendu glissant. À mon grand désespoir, il se brisa et décrivit une courbe scintillante avant de se perdre dans les herbes. Rendue folle de rage, je fis sauter le bouton et écartai avec force les deux pans de tissu, occasionnant un bruit de déchirure métallique. Je le retirai et le lançai en lui criant de ne jamais revenir, libérant toute la frustration accumulée pendant ces quelques secondes ...