1. To feel, felt, felt


    Datte: 30/11/2020, Catégories: forêt, campagne, danser, nopéné, exercice, délire, Auteur: Naliah, Source: Revebebe

    Voici mon premier récit publié ici, afin de recueillir (si possible) un retour sur mon travail. Je vous remercie de votre lecture (et correction pour l’équipe de publication) et… bonne lecture !
    
    Le soleil brillait, mais des nuages frêles couvrirent le ciel bleu alors immaculé. Haut dans le ciel, l’excitation de molécules d’eau diminua, les interactions entre elles changèrent, les faisant s’agglomérer en une entité dont la tension superficielle avec l’air suffisait à garantir l’intégrité, maintenir la cohésion. Cette entité grossissait à mesure que d’autres molécules se joignaient à la cause, jusqu’à ce que le poids de l’ensemble atteigne le point de rupture le fit décrocher. Il tomba, tomba, accélérant jusqu’à atteindre sa vitesse critique, où l’accélération se faisait compenser par les forces de frottement, rendant le comportement de l’agglomérat un cas d’étude simple : la chute libre.
    
    Cette communauté tomba, franchissant l’espace fini entre l’atmosphère et la terre. Après une longue chute, elle heurta une surface molle, s’écrasant dans un fracas silencieux, perdant toute forme de structure, structure dont les résidus s’étalèrent violemment.
    
    Une goutte d’eau s’écrasa sur ma joue.
    
    Une goutte d’eau s’écrasa sur ma joue, joue rosie par la chaleur qui régnait. Ce devait être une avant-gardiste car elle fut rattrapée par ses homologues : d’autres gouttes suivirent, criblant l’espace d’une myriade de balles liquides. Le sol crépitait, et l’odeur de pluie inonda la ...
    ... plaine, comme si on avait recouvert la terre d’un manteau de pluie.
    
    Essayant de m’abriter, je ne parvins qu’à exposer plus encore mon corps à cette pluie chaude et… humide. J’essayais vainement de slalomer entre les gouttes, mais rapidement je dus me rendre à l’évidence que, même disposant d’une grande énergie, ma célérité n’était pas assez importante (pour rappel, c² = e/m). Je trouvai refuge sous un arbre. J’appuyai mon dos sur le tronc tortueux et fermai les yeux afin de me laisser envahir par le doux crépitement de la pluie. Je sentais sur mes jambes de petites éclaboussures, l’air rafraîchi délectait mon odorat. Je rouvris les yeux et tendis la main, offrant à mes sens le délicat picotement humide. On aurait dit de petites aiguilles qui se plantaient aléatoirement, sans schéma prédéfini, titillant ma paume. Un doux tremblement parcourut mon corps et attisa ma curiosité. Je passai un bras sous le rideau aqueux, puis le deuxième.
    
    L’eau qui tombait du ciel était tiède : une de ces pluies d’été. Pluie qui en vérité se rapprochait davantage de l’averse : brève, soudaine, d’une grande intensité, incontrôlable – et malgré l’absence d’éclairs – foudroyante. Je déposai mon sac au pied de l’arbre et entrai dans un verger. L’odeur suave des abricots en maturation étreignait mes narines, tandis que les herbes hautes caressaient mes jambes dénudées. J’enlevai mes sandales et les lançai près du sac : elles parcoururent un arc parabolique avant de s’écraser mollement, loin de leur ...
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