Trahison
Datte: 27/11/2020,
Catégories:
nonéro,
policier,
fantastiqu,
revebebe,
fantastiq,
Auteur: Pattie, Source: Revebebe
... rire.
— Sérieux, les gars… La dernière fois, vous êtes repartis au bout de même pas une semaine, la queue entre les jambes et vous avez laissé cinq personnes sur le carreau. Depuis, j’ai des ordres. Catherine et Revebebe ont décidé des règles : vous venez, on vous sert, mais on vous fout dehors avant la nuit. Plus tôt si vous cherchez les embrouilles.
— Ça ira, soupira Favasso, on ne cherche pas les embrouilles. On a juste besoin de planquer quelques heures ici. Tu n’aurais pas un coin tranquille où on puisse éviter la migraine ?
— Il y a des chambres à l’étage. Je vous fais escorter.
Les deux types qui nous servirent de gardes du corps avaient l’air normaux. Enfin, sauf celui qui s’est gratté le sourcil avec un tentacule. Ils nous accompagnèrent jusqu’à une chambre, ouvrirent la porte, et celui qui n’avait pas de tentacule expliqua :
— On reste devant la porte, vous serez tranquilles.
— Pas la peine, les gars, on sera sage, dit Favasso.
Celui au tentacule rigola.
— Non, mais ça, j’en doute pas. Vu la raclée qu’on vous a mis la dernière fois !
— C’est pas pour ça, ajouta son coéquipier. C’est parce que là, on est en plein congrès de loups-garous. Et eux, ils savent pas se tenir. Donc on va rester là, pour éviter les ennuis. On aime autant pas que Revebebe ait quelque chose à nous reprocher. Il a une manière assez… expéditive de montrer son mécontentement.
— Il est mort, Revebebe, dis-je, d’une voix lasse.
— Ouais, ben c’est pas la première fois, répliqua ...
... le garde du corps, peu impressionné. Alors je me dis que c’est pas la dernière non plus. Je parierai pas ma vie sur sa mort.
Nous entrâmes dans la chambre. Un lit, un fauteuil, une table, une chaise. On s’est vautré, un peu partout. D’ici, on n’entendait presque plus la musique. De temps en temps un peu de bruit. Du verre cassé, des grognements. Et puis le grincement du lit de la chambre d’à côté.
Petit à petit, la conversation prit le pas sur le silence. J’en profitais. C’était la dernière fois. Cette nuit, je passais officiellement de l’autre côté. Cette nuit, ils ne seraient plus résistants mais prisonniers. Demain, peut-être, morts. Ils allaient me manquer. Mais je n’avais pas trop le choix.
— … et c’est quand mon petit-fils a décidé de me mettre en maison de retraite que je me suis dit que je serais aussi bien dehors, au grand air… Et toi, Julien, renvoya Favasso, pourquoi es-tu entré dans la résistance ?
— Ben tout ce que j’aime a été interdit. Alors pas le choix. Le sexe, la conversation, la confiance. Vous avez vu les regards des gens, dans la rue ? Ils ont la tête baissée, ils ne veulent pas voir ni être vus, ils n’ont plus aucune curiosité. Et toi, Pattie ?
— Pareil.
Il y eut un silence. Phil me regarda. Lui, il s’était étalé longuement sur les libertés individuelles. Ah ! les andouilles ! Ça ne leur suffisait pas, ma réponse. J’oubliais qu’entre « frères d’armes », on devait se confier. Je n’en avais pas très envie. J’avais passé de très bons moments ...