1. Trahison


    Datte: 27/11/2020, Catégories: nonéro, policier, fantastiqu, revebebe, fantastiq, Auteur: Pattie, Source: Revebebe

    ... archives. Phil les a mises dans sa poche.
    
    — Donc pour le nouveau départ, conclut Julien, sobrement, c’est raté.
    
    Nous marchâmes en silence.
    
    — Que fait-on, maintenant ? poursuivit Julien.
    
    Personne ne répondit. Phil secoua la tête en enfonçant les mains dans ses poches.
    
    — On va où ? demanda Julien, incapable de la fermer deux minutes.
    — J’ai une idée de planque. C’est pas très loin, mais il vaut mieux attendre la nuit.
    
    J’avais bien insisté sur ce point : il fallait attendre la nuit. Forman, lui, il aurait voulu prendre livraison de mes colis le plus tôt possible. Sauf que je connaissais bien l’organisation Revebebe, depuis le temps que j’y étais ! Et il valait mieux que personne ne me voit en train de livrer les membres que j’avais pu trouver. J’avais bien eu le temps de voir comment ils traitaient les traîtres. Ça ne me tentait pas. Il y avait un seul moyen que je sorte de ce cauchemar, je tenais à le saisir. Plus qu’un mois à tenir…
    
    — Et en attendant ? demanda Favasso.
    — En attendant, le mieux, c’est d’aller « Chez Cath ».
    — T’es folle ! C’est dangereux là-bas ! La dernière fois, Phil a été mordu ! s’indigna Favasso. Et on a été obligé de s’enfuir.
    — Ah ben ça ! Quand on va « Chez Cath », on ne fricote pas avec la clientèle, objecta Julien en haussant les épaules.
    — Mais elle était si belle… murmura Phil, les yeux dans le vague.
    — T’es bizarre, toi, comme mec ! En tous cas, cette fois, retiens tes instincts, ça t’évitera de finir en en-cas de ...
    ... minuit.
    
    « Chez Cath » était ouvert jour et nuit. La PAV ne venait jamais y fourrer son nez. Vu la clientèle, Forman et ses petits copains préféraient ne pas s’en approcher. La seule zone de non-droit du pays. Il fut un temps où l’organisation de Revebebe avait tenté d’y établir ses quartiers. Catherine était ravi de leur offrir l’hospitalité. Mais après moins d’une semaine et la mort de trois hommes et deux femmes, ils avaient finalement décidé que la PAV était moins dangereuse que certains alliés.
    
    — Salut, Stan ! cria Favasso.
    
    Il fallait crier : trop de musique, trop de bruit. Il y avait foule, ce soir, comme tous les autres soirs. Quand on est une zone de non-droit, dans un pays de trop-de-devoirs, ça attire.
    
    — Qu’est-ce que je vous sers ? demanda le beau gosse.
    — Quatre banquises, merci !
    
    Nous attendîmes les banquises sans un mot. On était un peu sonné par le brouhaha, après tant de jours de silence et de chuchotements, de bruits feutrés et de secrets.
    
    Stan vint nous apporter nos commandes. Phil se pencha vers lui et hurla, le plus discrètement possible :
    
    — Elle est là, ce soir ?
    — Qui ça ?
    — Ben…elle… Angelyne…
    
    Stan se moqua gentiment.
    
    — Désolé, ce n’est pas encore ce soir que tu réussiras à te suicider. Elle est en déplacement.
    
    Phil baissa la tête. Ça m’avait toujours fascinée, l’aptitude des hommes à chercher les ennuis.
    
    — Phil, tu es stupide, déclara Julien.
    
    Il se tourna vers Stan.
    
    — C’est possible de voir Andréi ?
    
    Stan éclata de ...