1. 54.3 Opération Petitcon Acasquette


    Datte: 17/11/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... cigarette.
    
    Certes, ce n’est pas un véritable encouragement à poursuivre ; pourtant j’ai l’impression qu’il n’y a pas de véritable agressivité dans ses mots, j’ai la sensation que je ne vais pas me faire jeter.
    
    « Je sais… ».
    
    Je passe mes bras sous ses aisselles, je le serre un peu plus contre moi ; je me dresse sur la pointe des pieds, je pose ma tête sur son épaule ; et je ne peux pas résister à la tentation de poser quelques bisous à la base de son cou.
    
    « Arrête, ça chatouille ! ».
    
    Je m’y attendais un peu à celle-là. Alors je me contente de poser ma tête sur son épaule et de fermer les yeux pour profiter de ces instants de tendresse ; une tendresse que je lui donne et qu’il reçoit sans pour autant m’en donner en retour, une tendresse qu’il ne refuse pas non plus, ce qui est déjà un pas en avant assez remarquable.
    
    Cela ne dure pas longtemps. Le bogoss termine sa cigarette, écrase le mégot sur le rebord de la fenêtre ; et il se dégage de mon étreinte.
    
    Mais alors que je m’attends à le voir partir, il s’allonge sur le lit, l’air épuisé.
    
    « T’es fatigué ? ».
    
    « Un peu… hier soir j’ai fini super tard et ce midi il y avait un monde fou… et puis, cette chaleur m’assomme… il fait vraiment mauvais depuis le week-end… ».
    
    Je le regarde, allongé sur mon lit, à l’aise dans sa magnifique nudité. Je me perds dans cette contemplation, complètement déconnecté de l’instant présent, sans faire attention aux secondes qui passent et au silence qui ...
    ... s’installe.
    
    Lorsque je reviens à moi, j’ai l’impression que ses paupières sont de plus en plus lourdes, et qu’il va s’endormir. Je le rejoins sur le lit. Il se tourne sur le côté. Je me colle contre lui.
    
    « J’ai chaud… » il me balance.
    
    « C’est qu’une impression… » je rigole.
    
    « T’es chiant… ».
    
    « Je sais… ».
    
    Je le serre dans mes bras. Aucune réaction de sa part, aucun mot. Le vent d’Autan fait bouger le rideau, plongeant tout à tour la chambre dans la pénombre ou la remplissant de rayons de soleil intenses.
    
    Tout pris dans le bonheur de le tenir dans mes bras, je me sens partir comme dans une autre dimension ; je ne prête même plus attention aux bruits de la ville qui montent de la rue : tout ce qui compte pour moi c’est sa présence, la chaleur de son corps, son odeur. Et le fait qu’il tolère mes câlins.
    
    Et pendant que le silence s’installe, je m’autorise le bonheur simple et intense d’écouter sa respiration. Elle se fait de plus en plus régulière, paisible, je commence à croire que mon bobrun s’est assoupi.
    
    Une impression qui se manifeste totalement fausse, lorsque je l’entends me balancer à brûle pourpoint :
    
    « Qu’est-ce que tu attends de moi, au fait ? ».
    
    Ah, celle-là, alors, vraiment je ne m’y attendais pas… qui a dit que Jérém ne ferait jamais le premier pas ?
    
    Je crois d’abord de ne pas avoir bien entendu ; pourtant sa question est plutôt claire, sans équivoque.
    
    C’est le moment Nico, il faut saisir l’occasion, il faut lui parler, c’est maintenant ou ...
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