1. Application de la relativité


    Datte: 11/11/2020, Catégories: fh, vacances, revede, Auteur: Tonio, Source: Revebebe

    ... croûte au fromage, c’est ici que l’on fait les meilleures de la station.
    
    Elle interpella une serveuse en faisant de grands gestes, ceux-ci mettaient en mouvement une poitrine libre de toute entrave moulée dans un pull de laine de la même couleur que son bonnet. Elle semblait connaître tout le monde et s’adressa en patois pour commander le déjeuner.
    
    — Dois-je comprendre que tu habites ici à l’année ?
    — Pas à l’année
    — Pour la saison alors ?
    — Voilà, tu as tout compris, je travaille dans une boutique d’articles de sport et c’est mon jour de congé. Qu’en penses-tu d’ailleurs ? Elle bomba le torse et se tourna à demi vers moi.
    — De quel article parles-tu ? Du pull ou de ce qu’il y a en dessous ? Nouveau hurlement de rire, même ses yeux riaient, elle prit un petit sourire enjôleur.
    — Mais les deux mon Capitaine !
    — Le pull est très joli et met particulièrement en valeur le reste. Je voulus tendre la main pour apprécier la laine. Mais elle recula légèrement.
    — Oh la, regarder mais pas toucher, c’est que ces articles sont fragiles et doivent être manipulés avec précaution. Tout cela avait été dit sur un ton badin, qui me laissait entrevoir une ouverture.
    
    Le déjeuner arriva à ce moment là, effectivement je n’avais jamais mangé de croûte au fromage aussi bonne, le tout accompagné d’un délicieux vin blanc.
    
    — Il est très bon ce Fendant
    — Touriste ! Le Fendant c’est en Valais ici on est dans le canton de Berne !
    
    Nous avons passé le reste de l’après-midi ensemble, ...
    ... elle était vraiment une excellente skieuse. À un moment elle nous emmena vers un endroit balisé par des panneaux avertissant du danger.
    
    — Et où nous emmènes-tu ?
    — Faire du hors-piste, pourquoi ?
    — Mais, c’est que je n’ai qu’une seule peau et elle doit encore me faire quelques saisons.
    — Ah je vois, pour attaquer mes courbes tu es un peu plus franc que pour prendre quelques risques. Disons que j’accepte ton invitation à dîner si tu m’accompagnes. Dit-elle sur un ton malicieux avec une petite moue des épaules et du visage.
    — Mon invitation à dîner ? Oui bien sur, mon invitation à dîner, ce soir dans un bon restaurant de la station.
    — C’est cela, à huit heures.
    — Bon alors, allons-y. Je n’en menais pas large du tout.
    
    Elle entama le couloir avec prudence et précision, je la suivais comme son ombre, ne prêtant pas attention une minute au paysage qui devait être grandiose. Elle nous imposait un rythme relativement lent et constant, elle ralentissait un peu l’allure lorsqu’elle ne m’entendait plus souffler comme une forge derrière elle. Au bout d’une éternité d’efforts pour moi, nous rejoignîmes la piste en contrebas.
    
    — Ben tu vois que ce n’était pas si difficile que cela.
    
    J’approuvais de la tête, mais visiblement mon visage disait autre chose. Elle déchaussa ses skis, s’approcha et posa un très long baiser sur les lèvres.
    
    — Je suis très fière de toi.
    
    J’avais eu suffisamment d’émotions pour l’après-midi, nous sommes redescendus tranquillement dans la station, ...