1. Maudit mobil-home


    Datte: 10/11/2020, Catégories: Humour Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... insoutenable et complaisante des soirées organisées dans le mobil-home de la honte, pour seule défense, tel un matou fier d’avoir croqué des souris innocentes, le mari complice alléguera :
    
    — C’est normal, c’est ma femme !
    
    Comme quoi que, parfois, on est marié pour le meilleur et surtout pour le pire…
    
    Quant à l’interrogatoire de sa femme, il restera dans les annales de la police mondiale. Usant de son étrange pouvoir, la « Déesse » réussit à soumettre la plupart des inspecteurs venus la questionner. La moitié des pauvres victimes policières rampaient à ses pieds tels des petits caniches apeurés ou s’étaient réfugiés sous la table, blottis les uns contre les autres. On dénombra, hélas, trois défenestrations – heureusement sans gravité, la salle étant au rez-de-chaussée – et aussi quatre reconversions dans des métiers moins dangereux comme scaphandrier des hauts fonds, démineur, collecteur d’impôts en Corse profonde ou guide touristique au fin fond de la Colombie.
    
    Devant cet étrange mais terrifiant pouvoir d’envoûtement, il fut décidé que le procès serait tenu à huis-clos en n’utilisant, pour communiquer, que des claviers, sans le son ni l’image. Hélas, malgré ces précautions, on recensa une fois de plus des magistrats envoûtés, dont un qui menaça de s’immoler illico par le feu si on ne libérait pas sa « Déesse ». Celui-ci fut promptement abattu par les troupes d’élite, sa folie ...
    ... étant irrémédiable car, au prix du litre de carburant, le geste était purement insensé ! Sans parler du risque d’incendie qui aurait détruit plein de contraventions à recouvrer…
    
    Au terme d’une longue procédure très acrobatique – restée elle aussi dans les annales – il fut décidé qu’il était trop dangereux d’incarcérer les deux prévenus, même les autres pires criminels n’étant pas à l’abri ; et comme la peine de mort était abolie (les magistrats songèrent néanmoins sérieusement à la rétablir), on préféra les exiler au fin fond de la Polynésie sur un petit atoll bien éloigné de toute civilisation, îlot perdu cerné par des meutes de requins affamés et des récifs impitoyables. Tout danger semblait être écarté une bonne fois pour toutes ; la vie redevint petit à petit normale en métropole, malgré d’évidentes séquelles et autres traces indélébiles, mais la grandissime civilisation française et l’exceptionnelle exception hexagonale étaient sauves, malgré ce terrifiant coup de semonce qui ébranla les institutions dans leurs fondations.
    
    C’est depuis un mois qu’un nouveau pays auto-proclamé vient de faire son entrée à l’ONU. On chuchote dans les couloirs que sa blonde présidente (élue avec cent pour cent des voix de ses presque dix mille compatriotes totalement dévoués à sa personne) aurait d’étranges facultés…
    
    Un grand merci à Cerise pour l’inspiration et pour sa collaboration textuelle ! 
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