Série blanche pour souris noire
Datte: 08/11/2020,
Catégories:
fh,
couleurs,
policier,
Auteur: Brodsky, Source: Revebebe
... là, c’est clair !
Au bout de trois quarts d’heure, il n’y tient plus et descend de la voiture pour se diriger vers sa femme, moi sur ses talons.
— Je vais la faire avouer tout de suite, et je vais lui dire ma façon de penser. Vous avez intérêt à tout noter, je vous préviens ! Dis donc, toi ? Elle est où, ta copine malade ? dit-il en la tirant à l’écart dans une ruelle adjacente.
Surprise, la belle ne paraît nullement décontenancée par l’arrivée de son mari.
— Ah, te voilà enfin. Tu y as mis le temps !
— Comment ça, j’ai mis le temps… Pas la peine d’essayer d’embrouiller tout le monde. Cet homme, là, c’est un détective privé. Il travaille pour moi et il vient constater les faits.
— Quels faits ? Tu délires, Mamba… C’est toi qui ne va pas tarder à regretter toute cette histoire.
— Tu vas nier que tu me trompes, espèce de…
— Bien sûr que non. Je t’attendais, figure-toi ; je savais que tu viendrais ce soir.
— Quoi ?
— Tu te crois intelligent, mais c’est toi qui es tombé dans mon piège, là.
— Tu ne manques pas de culot, toi. Vous êtes témoin, N’Kono…
— Et alors, qu’est-ce que tu vas faire maintenant, dis moi ?
— Je vais demander le divorce pour faute ; je vais résilier l’assurance vie, je vais…
— Tu ne vas rien faire du tout, espèce de crétin. Où alors tout le monde saura…
— Hein ? Tout le monde saura quoi ?
— Tes magouilles à la banque.
— Tu es complètement folle ! De quoi parles-tu ?
— Des documents que j’ai trouvés, là. Des preuves que tu as donné de ...
... l’argent à des hommes politiques français pendant leurs élections.
— Mais tu es folle… Si tu fais ça, on va te retrouver la gorge tranchée !
— J’ai pris mes précautions, figure-toi. Si on me retrouve en mauvais état, c’est toi qui auras des ennuis, tu peux me croire ! Je sais tout de toi, désormais ; je suis au courant de toutes tes combines. Et j’en ai marre de ta suffisance ! Tu veux savoir ? Oui, j’ai un amant. Oui, tu es cocu. Mais je te tiens dans le creux de ma main et je peux t’écraser maintenant si je veux.
— … Espèce d’ordure ! Qu’est-ce que tu veux à la fin ?
— Que tu te prosternes devant moi.
— Quoi ?
— À genoux, espèce de larve ! Et promets désormais de faire tout ce que je voudrai.
Il se passe quelques secondes qui paraissent interminables, puis je vois Mamba qui tombe à genoux devant sa femme.
— Promets, maintenant !
— Je… je promets de faire tout ce que tu voudras.
— Lèche mes escarpins, sale merde !
Le type s’exécute. La belle me regarde droit dans les yeux en souriant d’un air sadique. Puis, s’adressant à moi :
— Tu vois, il ne faudra pas me contrarier à l’avenir…
— Je vois, Madame.
— Bien, Doudou. Et maintenant, tue-le !
— Mais…
— J’ai dit « Tue-le ! » ; c’est bien ce qui était prévu, non ?
— Quoi ? dit Mamba en se retournant.
Ce furent ses derniers mots. J’enfonçai dans sa gorge le couteau à cran d’arrêt que je planquais dans ma poche depuis le début de la soirée. Il y eut comme une espèce de gargouillement, puis les gros yeux de ...