Sortie en Mer
Datte: 24/04/2018,
Catégories:
fh,
inconnu,
bateau,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pénétratio,
Auteur: Grankeurmalad, Source: Revebebe
Zigzaguant entre les badauds qui arpentaient, comme les mulets dans le port, lepaseo maritimo de Marbella, je pédalais sur mon vélo, concentré sur leurs déplacements désordonnés. Les bribes de conversations qui parvenaient à mes oreilles par nappe me rappelaient la particularité de l’endroit, une vraie tour de Babel, c’est un des côtés les plus significatifs de la Costa del Sol : un patchwork linguistique.
Pour le coup je regrettais de ne pas posséder de sonnette, la foule augmentait encore à proximité du port. Plus que cinq cent mètres avant la descente vers les quais ; agoraphobe, j’avais hâte d’arriver à la marina, quand brusquement devant moi une tache bleue se décala d’un pas sur ma droite. Instinctivement je donnai un coup de guidon pour me retrouver devant une poussette. Freinant à casser la poignée, je suis parti la tête la première, pour me retrouver à quatre pattes face au landau, satisfait d’avoir évité le pire. Je regardai mes paumes de mains endolories, quand un aboiement furieux sembla provenir du carrosse.
Me relevant un peu plus, j’aperçus un caniche blanc avec un grand nœud rose autour du cou. Il, ou plutôt elle, avait une patte dans le plâtre et reposait sur une couche confortable. Peut-être par peur rétrospective, elle se mit à aboyer non-stop. Faut dire que sa patronne l’accompagnait, dans le genre Walkyrie, habillée comme Peter Sellers dansLa Cage aux Folles – enfin, j’imagine : ensemble blanc, foulard jaune et grosses lunettes. Elle s’adressait à ...
... moi en allemand, pas très cordiale, à vrai dire. Toujours à genoux, j’essayai de reprendre une position plus digne en me relevant, quand je réalisai que dans mon dos, la cause de l’accident ne semblait pas pouvoir contrôler son fou-rire. Me retournant pour la fusiller du regard, je fus frappé par la foudre, ou tout comme, en la découvrant.
Un peu sonné, j’avais l’impression d’être dans un monde virtuel. Les excuses m’arrivèrent en anglais, les cris de la poussette en allemand et les commentaires de la foule en espagnol. Dans la confusion totale de mon esprit, je la regardais pétrifié. Mon « No problemo » stupide en réponse à sa question « Are you OK ? », l’amena à continuer tout naturellement en français :
— Vous ne vous êtes pas fait mal ?
Perspicace la donzelle.
L’adrénaline remontait rapidement le long de ma colonne vertébrale, enfin, si elle doit passer par-là, jusqu’à mes tempes. La coupable était magnifique, ses cheveux blonds étaient longs et bouclés, les yeux bleus, elle portait une robe légère bleu marine à pois blancs et à boutons sur le devant. L’ensemble était digne et méritait un label de qualité et pour le moins correspondait parfaitement à mon idéal féminin.
Dans mon dos, l’Allemande vociférait toujours ; j’ai repris mes esprits d’une main et mon vélo de l’autre, désireux d’entraîner l’apparition à l’écart. Pas doué pour la drague, j’allais remonter sur mon vélo pour continuer ma route quand je m’entendis lui dire :
— J’ai rendez-vous avec les ...