1. Le cube


    Datte: 03/11/2020, Catégories: fh, inconnu, amour, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... suis Français. Je ne parle pas un mot d’allemand.
    — Français…Ach ! Franzose !
    
    Une voix provenant de l’intérieur interpella son interlocutrice :
    
    —Melanie! Wer ist da? (Qui est-ce ?)
    —Ich weiß nicht. Ein Franzose. (Je ne sais pas. Un Français.)
    —Ein Franzose ?
    
    La voix sonna plus claire, plus fort, avec une note que Sam ne sut identifier. Celle-ci reprit :
    
    —Laßt ihn Rein. (Fais-le entrer.)
    —Aber Mutti bist du nicht imstande. (Mais Maman, tu n’es pas en état.)
    —Es genügt, Melanie! Ich will ihn sehen! Ich soll ihn sehen! (Ça suffit, Mélanie ! Je veux le voir ! Je dois le voir !)
    
    Sam n’entravait rien à la discussion entre les deux femmes, mais la dernière réplique avait claqué comme un ordre.
    
    —OK Mutti!
    
    La jeune femme, de la main, indiqua à Sam qu’il pouvait entrer. Lorsqu’il pénétra dans ce qu’il supposa être le salon, une femme d’un certain âge s’extirpa de son fauteuil en s’aidant d’une canne. Les cheveux avaient blanchi, de fines rides habillaient son visage, mais la silhouette, mise en valeur par une jolie robe noire, restait la même. Et surtout ses yeux ! La même lumière que dans le cube. Il l’avait retrouvée. Il n’avait plus aucun doute.
    
    —Kannst du uns lassen? (Peux-tu nous laisser ?)
    —Aber Mutti, das ist ein Ausländer! Wir kennen ihn nicht. (Mais maman, c’est un étranger ! Nous ne le connaissons pas.)
    —Laß uns, bitte, und mach die Tür zu, wenn du gehst! (Laisse-nous, s’il te plaît, et ferme la porte derrière toi !)
    
    L’âpre échange entre les deux femmes fut bref. La plus jeune sortit en claquant violemment la porte en signe de mécontentement. L’appréhension envahit à nouveau Sam. Il ne reconnaissait pas vraiment la voix mais, bon, elle avait trente ans de plus. Surtout, il ne comprenait pas ce qu’elle disait.
    
    Dès qu’ils furent seuls, elle s’avança, posa sa main sur la sienne, planta ses yeux dans les siens. Dans sa tête, ces mots résonnèrent : « Sam, je t’attendais ! »
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