1. Première lune


    Datte: 23/04/2018, Catégories: fh, fplusag, extracon, copains, odeurs, Oral préservati, pénétratio, fsodo, init, inithf, Auteur: Aliocha, Source: Revebebe

    C’est une vérité universellement reconnue qu’un puceau naturellement pourvu d’un imaginaire flamboyant, lorsqu’il arpente les rues animées et ensoleillées d’une mégalopole, doit nécessairement brûler d’une fièvre qu’aucun remède ne saurait faire retomber, sinon la perte irréparable de cette virginité qui fait aussi bien sa honte que sa fierté. Avoir les sens en émoi peut être fort agréable, mais pour les timides et les complexés, il n’est point de torture plus subtile que ces délices insupportables de l’attente indéfiniment prolongée… Je te souhaite, secret lecteur, de n’en connaître que les plus exquises heures, sans laisser au bout du chemin tes désirs inassouvis jusqu’au dernier…
    
    Durant de longues, trop longues années, j’étais convaincu que tel devait être mon triste destin. Voir, attendre – et au bout du compte, composer avec la frustration et n’avoir que des fantasmes entre les mains.
    
    Cet enfer, pensais-je alors, durerait éternellement.
    
    Il a pourtant pris fin.
    
    Voici le récit de cet événement qui, il y a cinq ans, marqua le début de ma vie d’homme.
    
    ***
    
    Appelez-moi Xavier. Je m’apprêtais à fêter mon vingt-cinquième anniversaire et, à mon grand désespoir, l’intimité charnelle avec une femme m’était encore inconnue. Vous vous imaginez sans doute que, pour en être arrivé là, j’étais probablement affublé d’un physique disgracieux… Pourtant, voyez : je ne suis pas repoussant, je crois même n’être dénué ni de charme, ni de beauté. Mon corps n’offre certes pas ...
    ... au regard les lignes aérodynamiques de l’athlète, mais selon certaines amies dignes de confiance, ma haute silhouette longiligne est loin d’être sans attrait. Non, ma physionomie, aussi banale soit-elle, n’était vraisemblablement pas la cause première de ma solitude. Alors, quoi ? Eh bien, je souffrais d’une timidité maladive qui, entre autres problèmes, m’interdisait d’amorcer la moindre tentative de séduction. Et quand malgré tout une jolie demoiselle minaudait à mon intention – ce qui arrivait parfois –, fuite et panique étaient mes seules réponses. Tenez, il m’est arrivé un jour – je devais avoir vingt et un ans – d’obtenir un rendez-vous avec une certaine Marie-Françoise, aussi brune que catholique, par l’entremise d’un ami commun, Frédéric. Nous nous étions rencontrés lors d’une soirée chez ce dernier. Nous n’avions échangé que des banalités mais elle m’avait tapé dans l’œil et, si j’en croyais Frédéric, elle n’avait manifesté aucune réticence à l’idée de me revoir en tête à tête. Nous sommes allés au cinéma, choisissant d’un commun accordLa Fidélité, d’Andrzej Zulawski, elle pour Pascal Grégory, moi pour Sophie Marceau. Marie-Françoise a détesté le film, au prétexte que, en plus d’être hystérique, celui-ci était aussi invraisemblable :
    
    — Jamais une fille comme Sophie Marceau ne tromperait Pascal Grégory avec un blanc-bec comme Canet !
    
    Reproches grotesques. J’aimais au contraire cette espèce de romantisme effréné et décadent. Je tenais déjàLa Princesse de Clèves ...
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