1. L'amour


    Datte: 24/10/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, amour, intermast, pénétratio, init, amourpass, Auteur: Oxalis, Source: Revebebe

    ... ce qui se passait, j’ai essayé de l’empêcher de se retrancher derrière sa bulle protectrice, mais il n’a rien voulu savoir, et je me retrouve à présent seule, triste et fatiguée, les larmes pointant à mes paupières, regardant la voiture s’éloigner. Il m’a dit qu’il me contacterait « un de ces jours ». Un de ces jours ! Après avoir été mon premier amant ! Après ce que nous avons partagé !
    
    Je lui en veux tellement, à cette minute, que je pourrais lui arracher les yeux. Il a été le premier, et je regrette à présent de toutes les fibres de mon corps de lui avoir donné ma virginité. Je n’ai que 20 ans, et il en a 35 ! Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ensemble ?
    
    Ma nuit est triste et humide de larmes de désespoir. Je le hais.
    
    Je ne sais pas exactement à quel moment j’ai su que je l’aimais. Quel jour, quelle heure, quel mois ? Qu’importe ? Peut-être l’ai-je toujours su. Je ne suis pas arrivée, en tout cas, à déterminer l’instant précis où, dans une horreur atroce et aveuglante, j’ai compris que j’étais éperdument tombée amoureuse de lui, malgré moi, malgré tout en moi qui se révoltait à cette idée.
    
    J’avance donc dans le temps à pas vacillants, quelque peu hébétée.
    
    Je me serais crue dans un désert, sur une route éternellement plate, éternellement vide, triste, longue, sans fin ; oui, l’infini, façon cauchemar. Que vais-je devenir ? Je refuse même d’avoir des nouvelles de mon éditeur ; savoir en plus que mon histoire ne se vend pas me mènerait tout droit sur les ...
    ... barbituriques.
    
    Je me rappelle ce jour, avec une précision troublante, ce jour où j’ai regardé la télé, un soir, affalée dans le canapé… un peu barrée. J’avais fumé un joint avec une copine, un peu plus tôt. C’est d’ailleurs étrange que je me souvienne de ce soir-là avec cette exactitude hallucinante. Vu mon état d’incohérence avancé.
    
    Les images qui défilaient, aberrantes, le vide de mon esprit, et puis le vide de la télé quand je l’ai éteinte, l’écran stupide qui me renvoyait le néant de ma propre contemplation, l’obscurité de ma pauvre rêverie.
    
    Ça ne pouvait pas continuer, ça ne pouvait absolument pas continuer. L’écran abandonné me reflétait comme pour m’attacher à son destin idiot, montrer des petites choses brillantes et choquantes, puis se taire, refoulé dans l’oubli de la veille.
    
    Je me suis levée, j’ai titubé jusqu’au téléphone et j’ai composé le numéro. Les yeux clos, j’ai écouté les longues sonneries se répercuter dans l’absence, dans la douleur d’un appartement désert. J’allais raccrocher quand enfin il y a eu un clic, et puis une voix, un peu enrouée, interrogatrice.
    
    — Oui ? Qui est-ce ? Allô ?
    
    Je n’ai rien dit. J’ai écouté sa voix, de plus en plus pressante, impatiente. Quand j’ai compris au bout de quelques secondes qu’il avait raccroché, le monde autour de moi est tombé.
    
    Je n’ai pas pleuré. Les yeux fixes, je suis restée immobile pendant un temps indéterminé, puis
    
    j’ai refait le numéro, méthodiquement. Étais-je folle ?
    
    — Oui ? a fait une ...