1. Première rencontre


    Datte: 21/10/2020, Catégories: fh, extracon, bus, Oral confession, portrait, Auteur: Tristan de Bussy, Source: Revebebe

    Résumé du premier épisode : «Méléagant ou le chevalier à la Charrette »
    
    Hélène, 22 ans, vient de tromper l’amour de sa vie, chez elle, dans le lit où elle fit l’amour avec lui pour la première fois, quelques mois auparavant. Nous sommes le samedi matin, sa mère est sortie pour la journée. Elle dispose de la maison et y reçoit Méléagant.
    
    ______________________________________________
    
    Lorsque Méléagant vint ce samedi matin chez Hélène, il savait qu’il jouait gros et qu’il risquait de se retrouver devant une porte indéniablement fermée. La veille en fin d’après-midi, il avait proposé à Hélène avant qu’elle ne quitte le bus, de venir chez elle le lendemain matin pour lui faire « découvrir les choses de l’amour », pour reprendre l’expression de ses propres mots. Il jouait gros, car en quittant le bus, Hélène ne lui avait donné aucun signe approbateur. En aucun cas, elle ne lui avait dit : « Oui, tu peux venir. » ou « Oui, viens quand tu veux ».
    
    La demande de Méléagant ne venait pas comme un cheveu sur la soupe. Depuis trois à quatre semaines qu’il fréquentait Hélène, il avait appris à la connaître. Tout d’abord, Méléagant aperçut notre belle régulièrement en ces journées ensoleillées presque estivales où chaque jour, vers les six heures de l’après-midi, elle rentrait chez elle, de Paris en train, puis du train prenait le car à la gare routière qui la conduisait chez elle. Chaque soir, elle prenait donc le car que Méléagant conduisait. D’un simple bonjour, un jour, ...
    ... suivi d’un sourire, il s’était installé entre eux une connivence, une sympathie que seul l’objet de leur discussion nous révélait à l’égard de leur histoire ; car de leur histoire et de leurs discussions, il apparaissait que Méléagant et Hélène parlaient de tout y compris de l’amour. Et c’est là, dirions-nous que le bât blesse, car parler d’amour à une femme comme Hélène, c’est lui ouvrir son cœur et plus si affinités. Assurément, la belle était libertine, mais se refusait malgré elle de le reconnaître. L’amour, disait-elle, ne vaut que s’il est partagé à deux.
    
    La différence est que notre belle savait qu’elle avait du charme et qu’elle ne laissait que trop rarement les hommes insensibles à son sourire ou à ses yeux d’un beau lumineux. Elle avait de ces gestes qui vous font craquer, comme le sourire en coin, les yeux qui brillent et qui s’illuminent chaque fois qu’un mot doux touchait son cœur. Elle était à bien des égards, la femme parfaite. Oh, certes, elle avait sans doute aussi bien des défauts. À vrai dire, elle avait du caractère si bien que lorsqu’elle avait quelque chose à vous dire, elle vous le disait avec foi et persévérance.
    
    Hélène retrouva aussi Méléagant tous les samedis dans son bus, juste pour être avec lui. Les heures passèrent. De temps à autre, elle descendait à un arrêt, marchait un peu, prenait un autre bus dans l’autre sens, puis retrouvait son chevalier servant. La connivence, la sympathie, la complicité même s’étaient installées entre eux, si bien que ...
«1234...»