Tyna, la Fée
Datte: 13/10/2020,
Catégories:
fh,
grp,
religion,
forêt,
fantastiqu,
Auteur: Jenny Pirate, Source: Revebebe
... de mes pouvoirs.
Ah, parfait ! Regardez ce petit village dans la montagne. Cette belle statue en or, qui trône sur la place principale, c’est Geshtianna, ma patronne. Mignonne, hein ? Ils la représentent toujours ainsi, nue, les courbes généreuses, sa longue chevelure masquant son intimité, les bras largement ouverts comme une invitation à venir savourer les délices qu’elle promet. Et c’est exactement ça ! Il y a des siècles de cela, c’était l’une des vôtres, une mortelle. Mais sa beauté était telle que les dieux ont décidé qu’elle était digne de se mêler à eux, et ils l’accueillirent parmi leur communauté. Depuis, elle veille d’un œil bienveillant sur tous les fêtards et tous les amants. Et elle stimule leur ingéniosité et leur hédonisme, grâce à moi et à mes sœurs. Vous avez de la chance, voyageur, c’est précisément aujourd’hui que nous fêtons l’Union Sacrée, le jour où Geshtianna monta rejoindre les dieux pour s’unir à chacun d’eux et devenir l’une des leurs. Je pense que vous allez apprécier cette fête…
Voyez ! Tous les habitants sont réunis dans le grand temple. La prêtresse vient d’achever son sermon – non, vilain mot que celui là : elle ne sermonne pas ; disons plutôt qu’elle rappelle à chacun les devoirs sacrés de gentillesse et d’amour de son prochain. Et son devoir accompli, elle se mêle à la foule et les festivités commencent. Tout d’abord, une douce musique s’élève, jouée par quelques villageois perchés sur une estrade, tandis que sont mis en perce trois ...
... tonneaux d’un excellent vin des plaines. Chacun boit, chacun danse, chacun rit, et le vin aidant, chacun commence à se rapprocher, à danser, à se frôler, à se caresser… eh, oui, c’est ça le job : sex and drugs and rock’n’roll ! Je sors de derrière l’autel pour me promener parmi les couples qui se forment. J’adore la fête de l’Union Sacrée ! D’autres cultes nous comparent à des bêtes en rut, des païens guidés par leurs instincts primaires, mais nous ne faisons que célébrer notre nature profonde. Bien, au travail !
Amour, fête, plaisirs. Commençons par la fête ! Je vois que nos fidèles ont une belle descente : deux des tonneaux sont déjà presque à sec. Je me faufile discrètement derrière le villageois chargé du service et, d’un claquement de doigts, les voici à nouveau pleins ! Et pas de la piquette comme en font les gnomes, un véritable nectar tout droit venu des réserves divines ; il faut savoir faire plaisir à nos fidèles. Et d’ailleurs, nos danseurs commencent à ramollir la cadence, la faute aux musiciens déjà saouls comme des cochons. Ah, la faiblesse de la chair… Personne ne faisant attention à la petite lueur qui volette comme un feu follet entre les gens, je me glisse sans difficulté entre les joueurs de harpe et de flûtes et leur murmure à l’oreille des accords simples et entraînants. Je ne suis pas la meilleure chanteuse de mes sœurs, mais j’arrive néanmoins à les inspirer suffisamment pour que la musique reprenne, gaie et enjouée, invitant les fêtards à reprendre ...